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Haïti : ATD Quart Monde appelle à refuser que la misère soit une fatalité

P-au-P, 14 Oct. 06 [AlterPresse] --- Éradiquer la pauvreté est le souhait exprimé depuis bien des années par nombre de personnes et organismes humanitaires en Haiti et à travers le monde.

Cette quête de mieux-être pour tout le monde se renforce à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté célébrée le 17 octobre de chaque année. En 2006, cette journée, reconnue par les Nations Unies depuis le 22 décembre 1992, se déroule autour du thème ‘’Là où les hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés.’’

Pour commémorer cette journée, des activités de conscientisation ont déjà démarré à Port-au-Prince par la tenue, ce 13 octobre 2006, d’une journée de mobilisation tenue au siège de la Fondation Connaissance et Liberté (FOKAL).

Initiative de la branche haïtienne de l’organisation Aide à Toute Détresse (ATD) Quart-Monde, ce rassemblement a drainé des dizaines de personnes intéressées par la question.

« C’est une journée de mobilisation. Ce n’est pas une journée de dénonciation ni de revendication parce que le constat est parlant. Les pauvres sont visibles. C’est une journée qui donne l’occasion de reconnaître que nous avons de la capacité pour agir contre la pauvreté », précise à AlterPresse, Jacqueline Plaisir, volontaire national de l’ATD Quart-Monde.

Pour Haïti, soutient-elle, le thème a toute son importance. « C’est un message qui invite tout le monde à l’alliance, à l’union en vue de trouver des solutions concertées », déclare-t-elle.

De nombreux pays, particulièrement ceux considérés comme moins avancés (PMA), reçoivent régulièrement de l’aide internationale dans l’objectif de combattre la pauvreté. Et jusqu’à la fin des années 1990, la réduction de la pauvreté était la raison d’être officielle de cette aide, parfois conditionnée.

Jacqueline Plaisir est d’avis que « parfois les aides destinées aux plus pauvres sont mal canalisées. » La responsable de l’ATD Quart-Monde appelle à une meilleure prise en charge des plus démunis tout en indiquant que « les pauvres ont droit à de meilleures conditions de vie, ont droit à envoyer leurs enfants à l’école. »

La Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté a été adoptée pour la première fois le 17 octobre 1987 par 100 mille défenseurs de droits humains de tous pays, de toutes conditions et de toutes croyances. Ces personnes répondaient à l’appel du père Joseph Wresinski, fondateur du Mouvement ATD Quart-Monde.

La française Florence Raux, volontaire de cette organisation oeuvrant dans plusieurs pays, indique que « le but de la journée est de donner l’occasion aux personnes qui vivent dans la pauvreté extrême de venir partager des expériences ainsi que des idées » concernant leurs conditions de vie.

« Les conditions d’existence ne sont pas les mêmes pour tous ; il y a beaucoup de gens qui ne sont pas en mesure de vivre convenablement (…) Il faut que ces personnes prennent conscience de leur situation », souligne-t-elle.

Lors de l’adoption de cette Journée, les initiateurs s’étaient engagés à développer un courant mondial du refus de la misère allant de 1987 à 2007. En 2006, ils estiment que la persistance de situations d’extrême pauvreté dans tous les pays du monde continue d’engendrer des souffrances et un gâchis humain intolérables. [do gp apr 14/10/2006 04 :30]