P-au-P, 5 Oct. 06 [AlterPresse] --- Les 30 années sur la scène musicale nationale et internationale de Ti Coca, un groupe mythique de troubadour en Haïti, seront commémorées le vendredi 13 octobre 2006, à l’occasion d’un concert qui se tiendra dans les jardins de l’Institut Français d’Haïti (IFH) à Port-au-Prince.
L’annonce a été faite ce 4 octobre 2006 par Paul-Élie Lévy, directeur de l’IFH, à l’occasion d’une conférence de presse, à laquelle ont pris part les membres du groupe Ti Coca et de la presse, dont l’agence en ligne AlterPresse.
« Cela va être une bonne superstition, un grand événement musical. C’est un événement affectif pour nous, parce que l’Institut français a toujours des relations étroites avec le groupe Ti Coca », renchérit Paul-Élie Lévy.
Créé en 1976 par David Métellus, alias Ti Coca, cette formation musicale a, depuis, fait sont petit bonhomme de chemin en mettant de l’ambiance, de 1976 à 1996, dans des restaurants à Pétionville (à l’est de Port-au-Prince). Depuis, Ti Coca a entamé des tournées internationales, en performant notamment dans des pays européens, comme la France, la Belgique, l’Allemagne, la Suisse et l’Autriche.
« En Europe, Ti Coca est le plus connu parmi les groupes haïtiens. Parfois, certaines richesses haïtiennes sont plus appréciées à l’extérieur », reconnaît la Française Pascale Jaunay, manager du groupe.
Cette formation musicale a même participé au tournage du film « Vers le Sud » du réalisateur français Laurent Cantet. Ce long métrage, mettant en vedette deux américains d’une cinquantaine d’années en mal de détresse et de sexe, sera projeté à l’Institut français d’Haïti le 27 octobre 2006, en présence du réalisateur.
« L’expérience n’était du tout pas mauvaise », explique David Métellus qui a déjà produit trois albums, dont un avec Toto Bissainthe, une voix célèbre de la musique populaire haïtienne, éteinte en 1994 à l’age de 60 ans.
Produits entre 1997 et 2000, ces trois disques sont vendus à plus de 20 000 exemplaires à travers le monde.
L’histoire de Ti Coca remonte à 1971, lors de la création par des musiciens autodidactes d’un groupe dénommé « Étoile de la Jeunesse », dont le répertoire puisait dans le Troubadour, la musique populaire haïtienne.
Ces jeunes musiciens utilisaient des instruments traditionnels, comme le banjo, le tambour, la guitare acoustique, le manoumba et les maracas. Cinq années plus tard, le groupe allait être amputé de trois membres. Ti Coca a fait alors appel à d’autres musiciens et fondé le groupe qu’il dénomme « Wanga-Nègès », en hommage à l’amour et à l’oiseau portant le même nom.
De 1998 à nos jours, entre tournées, festivals en Europe, en Amérique et dans les Caraïbes, Ti Coca et son quintette « Wanga-Nègès » d’une grande renommée en Haïti.
« Nous avons fait un bon travail et le groupe prépare actuellement un album qui doit paraître d’ici 2007 », indique David Métellus.
Le groupe Ti Coca est aujourd’hui composé de six personnes.
A l’Institut Français d’Haïti, ces musiciens interpréteront des morceaux issus du folklore, des chansons traditionnelles du répertoire troubadour et des morceaux Konpa, auxquels Ti Coca prête sa vivacité et le charme de sa voix éraillée. [do rc apr 05/10/2006 4:00]