Communiqué d’Amnesty International
Soumis à AlterPresse le 29 septembre 2006
Bruner Esterne, président du Conseil de défense des droits de
l’homme du quartier de Grand Ravine a été tué par des inconnus armés le 21
septembre 2006.
Ce militant de trente-huit ans avait été un témoin oculaire du
massacre du 20 août 2005 dans le quartier de Martissant, à Port-au-Prince,
au cours duquel au moins 20 personnes avaient été tuées et de nombreuses
autres blessées. Ce massacre aurait été perpétré par des membres du groupe
armé l¹Armée de petites machettes, appuyés par des policiers dévoyés.
« Bruner est la dernière victime en date d¹une culture de la
violence par les armes. Sa mort démontre la nécessité pour le gouvernement
de mettre en place un vaste programme de désarmement », a déclaré Kerrie
Howard, directrice adjointe du programme Amériques d¹Amnesty International.
Amnesty International appelle les autorités haïtiennes à prendre les
mesures nécessaires pour enquêter sur le meurtre de Bruner Esterne et
traduire en justice les auteurs présumés des massacres de Grand Ravine et
Martissant.
« Des milliers de personnes perdent la vie chaque année en Haïti
dans des actes de violence armée. Il est temps que les autorités haïtiennes
traitent ce problème de façon plus efficace », a déclaré Kerrie Howard.
Complément d¹information
Le 20 août 2005, des policiers et des membres de l¹Armée de petites
machettes auraient interrompu un match de football qui se jouait sur le
terrain de Sainte-Bernadette dans le quartier de Martissant à Port-au-Prince
; déclarant être à la recherche de « bandits », ils auraient tué plus de 20
personnes et en auraient blessé plusieurs autres. Au cours de l¹attaque du
21 août à Grand Ravine, la même bande armée avait pillé et mis le feu à la
maison de Bruner Esterne ainsi qu¹à des dizaines d¹autres.
Au moins cinq policiers qui auraient été impliqués dans le massacre
perpétré dans le stade auraient été placés en détention avant d¹être remis
en liberté pour d¹obscures raisons par le juge en charge du dossier.
Le 6 juillet 2006, l’Armée de petites machettes a une nouvelle fois
attaqué Grand Ravine, tuant 21 personnes, parmi lesquelles des femmes et des
enfants et incendiant des centaines de maisons.