Español English French Kwéyol

Francophonie : Jacques Edouard Alexis appelle a un plus ferme engagement de l’OIF vis-à-vis d’Haiti

Dernière actualisation, 10:50 AM

Bucarest, 28 sept. 06 [AlterPresse] --- Le premier ministre haïtien Jacques Édouard Alexis a appelé ce 28 septembre à Bucarest à une plus grande implication de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) dans le processus de reconstruction d’Haiti.

Intervenant à l’ouverture du XIe sommet des chefs d’État et de gouvernement de la francophonie, Alexis a déclaré qu’Haiti attend « un engagement ferme et soutenu (…) » de l’OIF, « à la hauteur des grands défis que nous avons à relever et à la hauteur de notre contribution historique dans le vaste mouvement de libération des peuples ».

Après avoir remercié l’OIF pour son engagement en faveur de la paix et du développement en Haiti, Alexis a invité la communauté francophone à jouer « un rôle plus dynamique » dans l’étape actuelle de l’évolution du pays. Ce comportement « devra se traduire par une aide plus substantielle » et par « un plaidoyer vigoureux (en faveur d’Haïti) auprès des autres partenaires de la communauté internationale ».

Dans son discours d’environ un quart d’heure, prononcé en présence du secrétaire général de l’OIF, Abdou Diouf, Alexis a fait part de « difficultés énormes » auxquelles est confronté son gouvernement dans ses efforts de rétablissement du calme et de mise en route du développement. Il a notamment mentionné le chômage, les carences en éducation, les maladies endémiques et l’insécurité.

Il « nous revient avant tout à nous, Haitiennes et Haitiens de reconstruire notre pays et de travailler au bonheur et à l’épanouissement de notre peuple », a toutefois reconnu Alexis. Il a ainsi fait savoir que son gouvernement travaille « fermement au retour définitif de la paix », de façon a se consacrer a des actions de développement, suite à une période marquée par la violence et l’instabilité.

Il a mentionné l’application en Haiti d’un Programme d’Apaisement Social (PAS) et la création d’une Commission Nationale de Désarmement Démantèlement et Réinsertion (CNDDR), dans le cadre de l’exécution d’un plan et le déploiement d’une stratégie dont s’est dotée l’équipe au pouvoir avec l’approbation du parlement.

Le cas d’Haiti a été pris en exemple par le secrétaire général de l’OIF, Abdou Diouf, pour illustrer les efforts déployés par l’organisation en faveur de la paix, l’égalité et la liberté. Il en est de même du président français Jacques Chirac et du premier ministre canadien, Stephen Harper, qui, de son coté, a mis l’emphase sur l’engagement du Canada aux cotés d’Haïti, « plus important bénéficiaire de l’aide canadienne dans les Amériques ».

A propos du thème du sommet, axé sur les technologies de l’information et de la communication dans l’éducation, Alexis a fait valoir que les outils éducatifs sont incontournables dans la lutte contre la pauvreté et pour l’amélioration du niveau de vie des populations.

Le premier ministre haïtien en a profité pour faire part d’une « vérité douloureuse », selon laquelle plus de la moitié de la population éprouve des difficultés à accéder aux technologies de l’information et de la communication et à les utiliser, le pays faisant face à une insuffisance de toutes sortes de ressources.

Dans ce contexte, Alexis a mis l’emphase sur la fuite de cerveaux qui constitue, selon lui, une « véritable saignée (…) qui s’inscrit dans l’irrésistible départ du Sud vers le Nord ».

35 chefs d’État et de gouvernement participent à ce premier sommet de la francophonie qui se tient dans la région d’Europe centrale et orientale. Le président roumain Traian
Basescu et son premier ministre Calin-Popescu Tariceanu ont pris part à l’ouverture du sommet, ainsi que des dizaines de délégués, particulièrement des ministres des affaires étrangères et des centaines d’invités.

Outre Jacques Édouard Alexis, Chirac et Harper, les dirigeants qui ont pris la parole au nom de leurs États à l’ouverture du XIe sommet de la francophonie sont ceux de la Roumanie (président et premier ministre), du Burkina Faso, Blaise Compaoré (président sortant de l’OIF), Soubanh Sritthirath, du Laos (ministre près de la présidence), James Alix Michel, des Seychelles et Mohamed Benaissa, du Maroc.

Le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies pour la Science et la Culture (UNESCO), Koïchiro Matsuura, et le président de la Commission Européenne, Jose Manuel Barroso, se sont également adressés à l’assistance.

Jusqu’à ce 28 septembre, L’OIF comptait 53 États membres et 10 observateurs. Les chefs d’État et de gouvernement ont décidé d’accueillir au sein de l’organisation 4 nouveaux membres de plein droit : Andore, Grèce, Albanie et Macédoine. [gp apr 28/09/2006 08:00]