Bucarest, 27 sept. 06 [AlterPresse] --- Le ministre haïtien des affaires étrangères, Jean-Rénald Clérismé, a estimé que « l’enjeu de la francophonie est grand pour Haïti ».
Clérismé a tenu ces propos dans une interview accordée à AlterPresse, à la veille du XIe sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Francophonie, qui s’ouvre le 28 septembre à Bucarest.
Après sa participation à la Conférence Ministérielle de la Francophonie (CMF) du 26 septembre, en prélude au sommet, le chef de la diplomatie haïtienne indique que la francophonie veut appuyer plusieurs projets en Haiti.
Clérismé a fait état d’un projet destiné à étendre l’accès à la Carte d’identification nationale (CIN) aux Haitiens vivant en République Dominicaine, très souvent sans document d’identification. « Ceci est très important pour nous », a-t-il dit.
Le ministre a mentionné également un centre universitaire en cours d’établissement par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) à Port-au-Prince et devant desservir toute la région caribéenne.
Sur un autre plan, dans la francophonie, Haiti trouve un espace pour développer la coopération Sud-Sud et étendre ses relations diplomatiques, soutient Jean-Rénald Clérismé. Plusieurs pays d’Afrique souhaitent établir des relations avec Haiti, souligne-t-il.
« Sans multiplier ses représentations, Haiti peut, au besoin, élargir le champ couvert par ses représentants à l’étranger », pense le ministre haïtien des affaires étrangères.
D’autre part, la francophonie relève des progrès dans la situation haitienne, poursuit Clérismé. Un rapport, préparé par une délégation de parlementaires qui s’est rendue au début du mois de septembre en cours en Haiti et présenté à la conférence, signale une évolution positive de la situation, informe-t-il.
Le rapport fait état d’un « début de progrès » dans la situation d’Haiti qui se trouve « sur une bonne voie, en dépit de petits problèmes qui persistent », précise le ministre.
Jean-Renald Clérismé dresse un bilan positif de la participation d’Haiti à la CMF. La participation d’Haiti a été « très intéressante et très dynamique », dit-il.
La CMF, qui s’est déroulée au Palais du parlement, sous la présidence du ministre roumain des affaires étrangères Mihai-Razvan Ungureanu, a examiné des questions liées à des demandes d’adhésion et de modification de statut à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), au projet de Déclaration de Bucarest qui sera adopté le 29 septembre par les chefs d’Etat et de gouvernement et à l’usage du Français dans les organisations internationales.
Dans la bataille de la francophonie en faveur de l’utilisation du Français dans les organisations internationales, « on n’oublie pas que Haïti s’est battue pour que le Français soit adopté comme l’une des langues des Nations-Unies », souligne le chef de la diplomatie haïtienne. « Tout le monde se souvient de cela », renchérit-il.
Haïti est sélectionnée parmi 6 pays dont les représentants officiels prendront la parole au cours du sommet des chefs d’État et de gouvernement de la francophonie, qui se déroulera autour du thème « les technologies de l’information dans l’éducation ».
Les pays sélectionnés pour s’adresser à l’assemblée des chefs d’État et de gouvernement de la francophonie l’ont été sur la base du « principe de répartition géographique » et de celui de la « rotation », selon des informations communiquées à AlterPresse.
35 chefs d’État et de gouvernement ont confirmé leur venue à Bucarest et 37 ministres des affaires étrangères sont attendus, pour ce premier sommet de la francophonie qui se tient dans la région d’Europe centrale et orientale.
L’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) compte 53 États membres et 10 observateurs. [gp apr 27/09/2006 13:40]