Fraude bancaire sans précédent en République Dominicaine. L’homme
d’affaires
incriminé aurait de fructueuses relations avec Jean Bertrand Aristide.
Port-au-Prince dément.
sources : Le Monde -17 mai 2003, Financial post-Canada-15 mai 2003,
www.biznessman.com
La République Dominicaine affronte le plus monstrueux scandale de son
histoire financière.
Cette fraude bancaire porte sur plus de 2115 milliards de dollars,
équivalant à 80% du budjet de l’Etat dominicain, et met en cause le
Banco
Intercontinental (Baninter), la deuxième banque commerciale du pays.
Un conglomérat de médias, dont Listin Diario et trois autres quotidiens
ainsi que quatre chaines de télévision et 76 stations de radio,
appartient à
Baninter.
L’actionnaire principal de cette banque, Ramon Baez Figueroa, en
faillite
frauduleuse et retentissante, a été arrêté avec deux vice-présidents de
l’institution pour cause de blanchiment d’argent, d’escroquerie, d’abus
de
biens sociaux et d’émissions de chèques sans provisions.
Selon le gouverneur de la Banque Centrale de la République Dominicaine,
José
Lois Malkum, les opérations réalisées, via une entité clandestine, ont
permis à Baninter d’occulter des transactions, de réaliser des
acquisitions
d’entreprises avec les fonds des épargnants et de procéder à des
évasions
fiscales.
Magnat de la presse et un des hommes les plus riches de la République
Dominicaine, Ramon Baez Figueroa est connu pour ses largesses aux
différents
présidents de la république voisine, aux principaux partis politiques,
à
l’Eglise catholique, aux artistes et journalistes en vue.
Luis Alvarez Renta, nommé ambassadeur de la République Dominicaine à
Paris,
en mars 2003, est cité par le gouverneur de la Banque centrale,
Malkum,
comme l’un des principaux bénéficiaires de la fraude de Baninter. Selon
le
quotidien Le Monde, le Quai d’Orsay était intrigué par la fortune
considérable de cet ambassadeur qui se déplace à bord de son jet privé
et
entretient de fructueuses relations d’affaires avec le président
haïtien
Jean Bertrand Aristide et avait par conséquent tardé à lui accorder son
accréditation. L’ambassadeur Luis Alvarez Renta a été finalement
révoqué, le
14 mai 2003, par décret présidentiel. Le procureur de Santo-Domingo,
Maxima
Aristy Caraballo, a ordonné l’extradition de la France de l’ambassadeur
dominicain pour investigation.
La ministre haïtienne de la culture et de la communication, Lilas
Desquiron,
a démenti l’existence de relations d’affaires fructueuses entre le
magnat
incriminé, Ramon Baez figueroa, et le président Jean Bertrand Aristide.
Interrogée le 19 mai par la station privée Radio Kiskeya, madame
Desquiron,
a dénoncé la « mauvaise couverture habituelle de la zone caraïbe par
le
quotidien Le Monde ».
L’article du quotidien Le Monde a également mentionné le nom de
l’ex-président dominicain, Leonel Fernandez, principal concurrent de
hipolito Mejia, comme l’un des grands bénéficiaires des faveurs de
Baninter.
La faillite frauduleuse de Baninter intervient, rappelle Le Monde, à
un an
du scrutin présidentiel en République Dominicaine. Ce scandale permet
au
gouvernement de Mejia de prendre le contrôle du principal groupe de
presse
du pays. Tous les médias appartenant à Baninter et à son actionnaire
principal ont été placés sous « contrôle administratif ».