P-au-P, 25 Sept. 06 [AlterPresse] --- Lionel Cassénada, ancien haut responsable du groupe paramilitaire Front pour l’Avancement et le Progrès d’Haïti (FRAPH), qui opérait en Haïti durant la période du coup d’Etat militaire (septembre 1991 – septembre 1994), a été déporté au début du week-end dernier à Port-au-Prince par les autorités du Canada, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Considéré comme le numéro 3 du FRAPH, Cassénada est arrivé dans la capitale haïtienne dans l’après-midi du 22 septembre 2006 à bord d’un avion non commercial utilisé par le gouvernement du Canada.
à€ la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) où il a été accueilli, l’ex-paramilitaire d’Haïti, d’une capacité physique exceptionnelle et de grande taille, était tout de noir vêtu portant ainsi jeans et maillot, a constaté un journaliste d’AlterPresse.
Depuis plusieurs années, Lionel Cassénada vit avec sa famille entre le Canada et les Etats-Unis d’Amérique. D’ailleurs, il était en provenance des USA lorsqu’il a été mis aux arrêts la semaine dernière par les autorités de la migration canadienne pour être par la suite expulsé vers Haïti.
En moins d’un mois, c’est le deuxième haut dirigeant du FRAPH qui a été appréhendé en terre étrangère. Le 29 août 2006, une audition d’Emmanuel Constant, ex-numéro un de ce groupe, a eu lieu à la Cour Fédérale de New York. Cette audition visait à déterminer le montant des dommages et intérêts qu’aura à verser l’ancien chef paramilitaire haïtien, à trois de ses victimes durant la période du coup d’Etat militaire de septembre 1991 en Haïti.
Suivant des informations communiquées à AlterPresse, le 17 août 2006, l’affaire Emmanuel Constant a été entendue par le juge Sidney H. Stein, du District Sud de New York. Ce dernier s’est prononcé en faveur de plusieurs Haïtiennes qui ont été, à l’époque, violées et maltraitées par des paramilitaires du Front pour Avancement et le Progrès Haïtien (FRAPH).
Le haut état major du Front pour l’Avancement et le Progrès d’Haïti (FRAPH) était composé, entre autres, d’Emmanuel Constant, de Lionel Cassénada et de Louis-Jodel Chamblain.
Une décision judiciaire a déjà été rendue en faveur de ce dernier, connu comme le numéro 2 du FRAPH. Chamblain avait participé activement au mouvement insurrectionnel ayant conduit à la chute de Jean-Bertrand Aristide, en février 2004.
Depuis plusieurs mois, la question de déportés fait l’objet de discussions entre les gouvernements d’Haïti et des Etats-Unis d’Amérique. Beaucoup de ressortissants, n’ayant pas vécu en territoire haïtien et poursuivis en territoire américain pour diverses exactions, sont renvoyés en Haïti, où plusieurs d’entre eux viennent alimenter le foyer d’insécurité, suivant des témoignages parvenus à AlterPresse.
A date, rien n’est clair sur le mode de gestion assurée par les autorités nationales sur la problématique des déportés en provenance des Etats-Unis d’Amérique, soupçonnés d’implication dans des actes répréhensibles avant leur arrivée en territoire haïtien. Récemment, le Premier Ministre Jacques Edouard Alexis a souhaité un modus operandi sur la question des déportés avec les autorités américaines. [do rc apr 25/09/2006 9 :30]