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Haïti – Théâtre : La troisième édition du festival "Quatre Chemins" annonce les couleurs

P-au-P, 18 Sept. 06 [AlterPresse] --- La troisième édition du festival international de théâtre baptisé « Quatre Chemins » doit s’ouvrir à Port-au-Prince du 20 au 30 septembre 2006, à l’initiative de l’Institut français d’Haïti (IFH), du Bureau de la Communauté française de Belgique en Haïti, de la compagnie belge « La Charge du Rhinocéros » et de la Fondation haïtienne Connaissance et Liberté (FOKAL), apprend l’agence en ligne AlterPresse.

Le coup d’envoi du festival sera donné à la FOKAL, à Port-au-Prince, dans l’après-midi du 20 septembre 2006 par une parade, une nouveauté dans le monde culturel haïtien.

« La parade partira de la FOKAL pour se rendre à l’IFH, à l’issue d’une conférence de presse », avec des animations théâtrales dans les rues menant à l’Institut, a déclaré le directeur de l’Institut français d’Haïti, Paul-Elie Lévy, à l’occasion d’une conférence de presse le 14 septembre 2006.

Peu après la parade, Stéphanie Séjour dite Tifane donnera un grand concert, ce qui marquera la reprise des activités culturelles à l’Institut français d’Haïti, annonce Paul-Elie Lévy.

« Monsieur Bonhomme et les incendiaires » de Max Frisch, « Kilomètre Zéro » du journaliste et comédien haïtien Dominique Batraville, « Moun Fou » de feu Félix Morisseau Leroy, sont parmi les cinq pièces qui seront jouées dans le cadre de ce festival.

Né de la rencontre de la compagnie belge « La Charge du Rhinocéros » avec des troupes haïtiennes, le festival de théâtre international « Quatre Chemins » n’a pas eu lieu en 2005 à cause des événements politiques du pays, précise le directeur de l’Institut français.

Paul-Elie Lévy invite le public de Port-au-Prince à venir assister aux cinq grandes pièces théâtrales qui seront jouées lors de ce festival.

« Le jeune théâtre haïtien mérite d’être lu, vous allez passer de belles soirées de théâtre, une belle fête de la culture », dit-il.

Pour le cinéaste Arnold Antonin, le festival de théâtre international « Quatre Chemins » demeure la manifestation la plus importante du théâtre en Haïti.

« Le festival est en train de se transformer en une manifestation majeure de la culture haïtienne », affirme Antonin, membre du comité organisateur.

Antonin, réalisateur du film « Le Président a-t-il le Sida ? » pense que ce festival va contribuer à l’amélioration de la qualité des œuvres théâtrales.

« J’espère qu’il y aura un grand appui de la part du public à cet événement. Le théâtre, je crois que c’est un élément très important de la culture de ce pays », soutient-il.

Arnold Antonin signale qu’il y aura des pièces extrêmement importantes, même si elles ne sont pas écrites par des Haïtiens, qui inciteront le public à « réfléchir sur la réalité haïtienne ».

Quelques jours après le festival, le metteur en scène haïtien Syto Cavé donnera un spectacle à la Fondation Connaissance et Liberté (FOKAL). La comédienne Magali Comeau Denis, ancienne Ministre de la Culture sous le gouvernement intérimaire de Gérard Latortue (mars 2004 – juin 2006), fera son grand retour sur scène.

« Il y aura un spectacle de Syto Cavé qui s’appelle « Voisins complices » (...) Nous aurons l’honneur et la chance, à la FOKAL, de voir Magali Comeau Denis de retour sur les planches », informe Paul-Elie Lévy.

Selon le vétéran Syto Cavé, le retour sur scène de l’épouse de feu Hervé Denis – homme de théâtre haïtien – aura lieu le 4 octobre 2006 dans cette pièce appelée « Voisins complices » qui sera agrémentée de musique et de peinture.

Le budget alloué à ce festival est estimé à 30 000 dollars [américains].

« Le budget du festival devrait être de 40 mille dollars. Pour l’instant, nous en avons trouvé 30 mille », dit Michèle Duvivier Pierre-Louis, directrice de la FOKAL.

Selon les précisions des conférenciers, le Festival « Quatre Chemins » est ouvert à tous les metteurs en scène : caribéens, antillais, canadiens, entre autres.

Les organisateurs placent ce festival « dans un esprit de citoyenneté responsable et proposent aux jeunes créateurs de questionner, au travers des œuvres présentées, notre rapport à nous-mêmes et aux autres, et également notre rapport à la liberté ». [do rc apr 18/09/2006 0:00]