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Haïti-Economie : Pour la réouverture d’une entité publique d’approvisionnement du marché national

P-au-P, 13 sept. 06 [AlterPresse] --- Le collectif d’organisations sociales de lutte contre la vie chère appelle les parlementaires de la 48e législature à contraindre le gouvernement du Premier Ministre Jacques Edouard Alexis à se pencher sur la réouverture des Services généraux d’approvisionnement (SGA), indique le regroupement dans une conférence de presse à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

L’entité publique SGA était un organisme autonome sous tutelle du ministère du Commerce créé en 1989, sous le gouvernement militaire du Général – Président Prosper Avril, en remplacement des Magasins de l’Etat.

Cette entité publique avait pour attributions de veiller à l’approvisionnement régulier du marché national en produits de première nécessité, de procéder ou faire procéder à l’achat des produits de première nécessité, d’assurer l’offre et la demande nationales, de mettre en place les circuits de commercialisation adéquats de ces produits au niveau national et d’effectuer les achats de biens et équipements nécessaires au fonctionnement des collectivités territoriales.

« Il n’est pas nécessaire de parler de l’établissement de zones franches, de l’investissement. Nous avons un décret-loi portant création des Services Généraux d’Approvisionnement (SGA) qui n’est jamais appliqué », déclare Guy Numa, un des responsables du Collectif.

Un budget d’investissements renforçant la dépendance d’Haïti

Le collectif d’organisations sociales de lutte contre la vie chère critique la façon dont le budget national pour le prochain exercice fiscal est réparti.

« Dans ce budget, nous constatons que 59% sont alloués à l’investissement et l’Etat contribuera à hauteur de 10%, la communauté internationale financera ce budget d’investissement à 90% », fait remarquer Guy Numa.

Avec ce budget, Numa estime que les autorités gouvernementales prouvent la thèse selon laquelle « le développement d’Haïti doit inéluctablement passer par la communauté internationale ».

« C’est un budget qui continue de placer le pays sous la dépendance de la communauté internationale qui veut toujours nous imposer son diktat », dénonce le militant.

Pour l’année 2006 – 2007, le gouvernement haïtien prévoit un budget de plus de 63 milliards de gourdes pour entreprendre diverses actions.

Selon Guy Numa, ce budget, qui accorde la priorité à la police et la justice, montre clairement que l’équipe de Jacques Edouard Alexis voudrait instaurer un pouvoir répressif dans le pays. Une enveloppe de près de 4 milliards de gourdes serait consacrée à la Police nationale d’Haïti, selon le dirigeant du Collectif.

D’autre part, Numa critique le fait que la présidence et la Primature détiennent à elles seules la majeure partie du budget. « Le budget de la présidence (613 millions de gourdes) est 14 fois supérieur à celui de l’Institut national de la réforme agraire (INARA) », dit-il.

Guy Numa dit ne pas comprendre pourquoi l’Organisation pour le développement de la Vallée de l’Artibonite (ODVA) a un budget de 87 millions de gourdes, tandis que seulement 43 millions de gourdes sont prévues pour l’INARA.

« Ce n’est pas un gouvernement qui investit dans le social. Seulement 0.061% du budget est consacré à l’Université d’Etat d’Haïti », désavoue le responsable du Collectif d’organisations de lutte contre la vie chère. [do rc apr 13/09/2006 07:00]