P-au-P, 11 sept. 06 [AlterPresse] --- Une nouvelle commission sur le désarmement, le démantèlement et la réinsertion (DDR), mise en place par l’actuel gouvernement du Premier Ministre Jacques Edouard Alexis, prendra officiellement ses fonctions ce mardi 12 septembre 2006, annonce une note officielle transmise à l’agence en ligne AlterPresse.
Cette nouvelle commission est présidée par Alix Fils-Aîmé, ancien député et membre du cabinet particulier du président René Garcia Préval.
Formée sur une base sectorielle, la commission DDR du gouvernement compte les membres suivants : le commissaire de police Fritz Jean, Jean-Baptiste Jean Philippe de la Présidence, Emmanuel Gouthier du ministère de l’intérieur, Caïus Alphonse du ministère de la justice, Jean Alix Boyer du ministère des affaires sociales et Me Dilia Lemaire du ministère à la condition féminine.
Cette commission remplace une précédente, constituée par le gouvernement intérimaire (mars 2004 – juin 2006).
Un rapport de travail, dressant l’état de la situation et formulant des recommandations en ce qui a trait au désarmement, aurait été remis par la commission défunte aux actuelles autorités, selon des informations parvenues à AlterPresse.
Cependant, lors d’une rencontre avec la Presse le 7 septembre, Alexis avait exprimé des doutes sur les résultats obtenus par l’ancienne commission.
En août dernier, AlterPresse avait appris le lancement probable, pour ce mois de septembre, d’une opération officielle de désarmement. Cette information, à propos d’une première phase de « désarmement volontaire », a été, par la suite, en substance, confirmée par les responsables de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (MINUSTAH).
L’objectif visé serait de récupérer entre 10 et 25% des plus de 200 000 armes en circulation dans le pays et de réinsérer socialement un millier de jeunes, indique une source digne de foi à AlterPresse.
La criminalité se maintient à un niveau toujours élevé dans plusieurs régions du pays, particulièrement à Port-au-Prince. Le samedi 9 septembre, un double assassinat spectaculaire a été perpétré contre un couple qui sortait d’un restaurant à Pétionville (est). Une des victimes a eu le temps d’abattre un des agresseurs, avant de succomber à ses blessures.
Les actes d’enlèvement de personnes contre rançons tendent à se multiplier, selon ce qu’a reconnu la MINUSTAH la semaine écoulée. Ces opérations de kidnapping s’étendent aussi à plusieurs villes de province, dont le Cap-Haïtien (Nord) où la population ne cache pas sa préoccupation.
A défaut de résultats tangibles dans la lutte contre les gangs armés, les autorités haïtiennes n’ont pas fait l’économie de déclarations de bonnes intentions ces derniers mois.
Une sévère mise en garde a été lancée le 9 août 2006 par le président René Préval aux bandits, leur offrant une alternative entre la remise des armes en leur possession et la mort. Cette disposition a été réitérée le lendemain par le Premier Ministre Alexis.
Selon une étude réalisée en 2005 par l’organisme Small Arms Survey, une grande partie des plus de 200 000 armes en circulation (soit environ 70 000), seraient détenues par des civils.
« Les armes servent à tuer, mais tout aussi souvent à des attaques à main armée, à des viols, à des demandes de rançon, à des enlèvements et au harcèlement », a fait remarquer l’organisme.
« Les actions humanitaires et de développement butent régulièrement sur la violence armée », a ajouté Small Arms Survey. [rc gp apr 11/09/2006 17 :30]