P-au-P, 11 sept. 06 [AlterPresse] --- Plusieurs milliers d’élèves et d’enseignants ont repris le chemin de l’école, ce 11 septembre 2006, dans un contexte marqué par des problèmes économiques auxquels font face de nombreux parents, suivant les observations faites par l’agence en ligne AlterPresse.
Prévue pour le 4 septembre dans le calendrier du Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (MENFP), la réouverture officielle des classes a lieu effectivement une semaine après. L’absence de plusieurs milliers d’écolières et d’écoliers durant les premiers jours de classe s’explique par la crise économique qui frappe le pays, selon certains élèves et parents interrogés par AlterPresse.
« Je suis très contente de retourner aujourd’hui à l’école, lundi dernier je ne pouvais me présenter en classe pour des raisons financières », affirme une jeune demoiselle à peu près dans la vingtaine.
Contrairement à la semaine dernière, les élèves en uniforme étaient, ce 11 septembre, beaucoup plus nombreux dans les rues de Port-au-Prince. Au prix de sacrifices énormes, certains parents arrivent quand même à envoyer leur progéniture à l’école.
« Parmi mes quatre enfants, seulement les deux plus grands se rendent à l’école. Les autres doivent attendre le mois prochain [ndlr : traditionnellement en Haïti, la réouverture des classes se faisait le premier lundi du mois d’octobre] ; je n’ai pas d’argent, même pour acheter leurs uniformes », se plaint Rita, mère de quatre enfants.
Les autorités gouvernementales comprennent bien la situation économique désastreuse des parentes d’élèves. Voilà pourquoi, depuis quelques années, l’Etat haïtien, par l’entremise du ministère de l’Education nationale, décide de subventionner les matériels didactiques pour les classes fondamentales (1re à 9 e années), les classes secondaires non incluses.
Gabriel Bien-Aimé, titulaire de ce ministère a procédé, le 4 septembre 2006, à une distribution symbolique de manuels scolaires et d’uniformes aux élèves des écoles nationales Horace Ethéart, située à l’avenue Jules Poupelard (centre de la capitale) et de Tremblay, sise à la Croix-des-Bouquets (nord-est de la capitale).
Le responsable du MENFP déclare vouloir s’attaquer aux grands maux qui rongent le système éducatif haïtien.
En insistant sur un partenariat actif avec tous les secteurs de l’éducation, Gabriel Bien-Aimé entend parvenir pour 2006-2007 à « une seule école », une école sans exclusion, où l’ensemble des élèves pourrait avoir accès à la même qualité d’enseignement partout. Il fait aussi de la formation des « maîtres d’écoles » une de ses priorités durant sa première année à la tête dudit ministère.
« La formation des enseignants, elle, est très importante », estime le sociologue Bien-Aimé, issu de l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL).
Les portes de différents établissements scolaires du pays s’ouvrent alors que le phénomène de l’insécurité continue dans certains quartiers de Port-au-Prince. Toutefois, du côté des forces de l’ordre, d’importantes mesures de sécurité ont été prises et par les policiers haïtiens et par les soldats onusiens déployés dans le pays depuis juin 2004 en vue de garantir la libre circulation des élèves et enseignants.
Un peu plus que la semaine dernière, la capitale haïtienne commence à connaître de nouveau, cette semaine, ses bouchons caractéristiques dans la circulation automobile et piétonnière, laissant dénoter un semblant d’activités intenses.
Le calendrier académique septembre 2006 – juin 2007, établi par le ministère de l’éducation nationale, prévoyait une année scolaire de 190 jours (dont environ 20 –22 jours par mois, pour une moyenne internationale de 200 jours), réduite avec les premiers jours de septembre non utilisés par beaucoup d’écoles du pays. [do rc apr 11/09/2006 14 :24]