Miami, 5 sept. 06 [AlterPresse] --- Dans une ambiance de division, au moins huit américains d’origine haïtienne participent cette semaine comme candidats à la course pour le renouvellement du personnel politique en Floride, suivant les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse dans cet Etat des Etats-Unis d’Amérique.
La communauté haïtienne de Dade et de Broward se rend, ce mardi 5 septembre, dans les différents bureaux de vote pour des élections législatives et locales, une étape importante dans l’avancement politique de cette communauté, estiment les observateurs.
Les Enjeux de ces élections
Les haïtiens américains revendiquent un poste parmi les treize sièges disponibles dans la structure gouvernementale du Comté "La chambre des commissaires". Selon le dernier recensement, les haïtiens représentent le deuxième groupe ethnique dans Dade, pourtant ils n’ont aucune représentation directe à la chambre des commissaires.
La communauté semblerait placer tout son espoir en Philippe Brutus, premier haïtien américain élu député en l’an 2000. Apres trois mandats successifs à Tallahassee, ce natif de la Croix-des-Bouquets, à une trentaine de kilomètres de Port-au-Prince, capitale d’Haïti, rêve de devenir le premier haïtien américain élu commissaire du Comté pour le district 2.
Mais, la course s’annonce très serrée. Le député Philippe Brutus (haïtien) est face au commissaire sortant Dorrin Rolle (bahaméen).
Campagne électorale et discours politique
Réorganiser la structure gouvernementale, offrir des opportunités égales pour tous et améliorer la circulation automobile dans le comté : ainsi se résume le programme du candidat Philippe Brutus.
Son concurrent bahaméen, Dorrin Rolle, appuie sa campagne sur l’amélioration des conditions de vie des résidents du district, la lutte contre la violence et des actions en faveur de la construction de maisons à bon marché.
La campagne prend une tournure torride dans la communauté haïtienne. Les démons de la division envahissent les haïtiens américains. Les débats ont lieu dans des programmes de radio fortement payés (commandités) par les candidats.
Le Groupe « Veye Yo", par exemple, proche du secteur Lavalas, fait ouvertement campagne contre les candidats d’origine haïtienne, tels Philippe Brutus, Yolly Roberson et Gepsie Metellus. Cette position risque de compromettre l’élection en faveur des ressortissants d’origine haïtienne, qui comptent sur le vote de leurs compatriotes pour remporter les élections.
"Veye yo" accuse ces derniers d’ "avoir contribué au renversement de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide et de supporter l’ancien premier ministre Gérard Latortue". Ces allégations sont combattues et rejetées par Madame Lucie Tonderau.
La cheffe de campagne de Philippe Brutus déplore "la vente de notre communauté par des affairistes" qui ne voient que leurs intérêts économiques. De nombreuses voix appellent, par ailleurs, au calme et à la sérénité, dénonçant le fait que la crise haïtienne servirait d’échappatoire à certains groupes de pression.
Le candidat Dorrin Rolle a déjà investi 30,000 dollars dans des programmes de radio pour soutenir sa campagne. Rolle a collecté plus de US $378,000 dans le cadre de ces élections, contre US $58,000 pour Philippe Brutus.
Les principaux candidats en lice sont : le député Philippe Brutus, district 108, face au commissaire sortant Dorrin Rolle pour la chambre des commissaires District 2 ; le député Yolly Roberson district 104, face à Jacqui Colyer comme député ; le professeur Ronald Brisé face a un autre haïtien américain Hans Laurenceau comme député ; Jefirston Nérée face à Kendrick Meek pour le congrès américain.
Les bureaux de vote ont ouvert officiellement ce mardi matin 5 septembre 2006, mais, pendant deux semaines, de nombreuses électrices et de nombreux électeurs ont préalablement rempli leur devoir civique par vote anticipé. [pe rc apr 05/09/2006 11 :00]