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Pour de meilleures relations entre Haiti et la Rép. Dominicaine

Éduquer les Haitiens et les Dominicains " au vrai, au bien et au beau, et non au faux, au mal ou au laid "

Extraits d’une intervention de Clément Joseph, directeur exécutif du Dialogue haïtien des églises, le 31 août 2006, au Séminaire haitiano-dominicain sur la Paix et la Réconciliation – Oslo, 27 août-4 septembre 2006

Document obtenu par AlterPresse le 31 août 2006

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Dans le cadre de ce processus d’interactions entre les églises haïtiennes et dominicaines, si on doit éduquer, il va falloir le faire au vrai, au bien et au beau, et non au faux, au mal ou au laid.

(…) sans intention positive, sans norme, il n’y a pas d’éducation. On peut toujours transmettre des connaissances scolaires auréolées de stéréotypes négatifs qui détruisent les relations et empoisonnent la vie. Mais pour sortir d’une situation jugée incorrecte et passer à une autre où les rapports humains sont si non excellents mais vivables, il faut absolument une intention positive et des normes qui vont contribuer au cheminement pédagogique des actions éducatives.

C’est dans cet ordre d’idées, que quand nous parlons d’éducation dans le cadre du dialogue haitiano-dominicain des églises, nous la considérons comme un corps de connaissances et de valeurs à partir duquel, nous pouvons présenter aux jeunes quisqueyens , un système de traitement cognitif, affectif et conatif.

Nous partons de l’hypothèse selon laquelle les deux peuples ne se connaissent pas suffisamment ou se connaissent mal, et nous pensons que ça constitue un prisme déformant qui envoie des images déconcertantes, créant une perception négative de l’un vis-à -vis de l’autre et fait miroiter le spectre d’une vie insulaire suspecte, méfiante et peu supportable.

Alors nous estimons que c’est assez stressant pour qu’on se sente fatigué et qu’on ne veuille pas léguer un tel héritage aux enfants.

Une observation préliminaire conduite par le Docteur Rachelle Doucet a mis en évidence cette insuffisance de connaissances et de reconnaissances mutuelles en soulignant le fait qu’au niveau des curricula appliqués dans l’Ile, l’absence d’éléments traitant de la vie de chacun des deux peuples est remarquable.

Les observations du docteur Doucet ont été présentées à l’occasion des deux premiers congrès des éducateurs haïtiens et dominicains tenus à Santo Domingo en 2004 et 2005.

A l’unanimité, les directeurs d’écoles et les enseignants présents à ces congrès avaient décidé de participer à une dynamique d’inter échanges éducatives entre Haïti et la République dominicaine.

Le Dialogue des églises, pour rendre effectif l’enthousiasme des éducateurs des deux cotés de l’Ile, a élaboré, avec le concours du Docteur Doucet, les grandes lignes d’un programme que nous appelons : Programme A. Nobel Pour l’éducation a la tolérance et a la paix. Ce programme contient deux grands axes.

Premièrement, l’analyse des curricula en application dans chacun des pays en référence à une intention éducative positive, des normes et des valeurs susceptibles de maintenir élevée la dignité des deux nations et dans la perspective d’éduquer au bien, au vrai et au beau. Ceci implique, comme nous l’avons mentionné plus haut, un processus de traitement cognitif, affectif et behavioral.

Et, comme il ne nous parait pas utile et même faisable d’entrer dans une démarche introspective pour évaluer le niveau d’intelligence émotionnelle des uns et des autres, il va falloir engager les deux communautés dans une dynamique de lutte conjointe contre l’ignorance, et les comportements observés sur le terrain pourront témoigner du progrès des populations cibles en termes de connaissances et de valeurs.

Les stratégies définies jusqu’à présent, consistent à jumeler des écoles haïtiennes à des écoles dominicaines et de mettre à la disposition du grand publique les résultats des réflexions produites par cette expérience entre jeunes Haïtiens et Dominicains.

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