Español English French Kwéyol

Haiti : Opération officielle de désarmement en perspective

P-au-P., 24 août. 06 [AlterPresse] --- Une opération officielle de désarmement pourrait être lancée en Haïti au début du mois de septembre, apprend l’agence en ligne AlterPresse de sources combinées.

Le gouvernement, la police, la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (MINUSTAH) et le programme Désarmement Démobilisation Réinsertion (DDR) se seraient accordés pour entamer, à partir de septembre, une première phase de « désarmement volontaire ».

L’objectif visé serait de récupérer entre 10 et 25% des plus de 200.000 armes en circulation dans le pays et de réinsérer socialement un millier de jeunes, indique une source digne de foi à AlterPresse.

« D’après la formule qui est prévue, les bandits qui auront remis leurs armes bénéficieront d’une formation technique de 18 mois », précise cette source qui a requis l’anonymat.

AlterPresse n’a pu encore obtenir de précisions, dans les milieux intéressés, sur la durée de cette première phase de désarmement volontaire et les quartiers ou villes qui seront touchés.

Une cérémonie de remise d’armes, annoncée au début de la semaine en cours dans le bidonville de Cité Soleil (périphérie nord), n’a pas eu lieu.

Une certaine tension est toujours perceptible dans plusieurs régions de la capitale où des gangs continuent d’opérer. Au moins 2 personnes ont été tuées par balles le 20 août à Martissant (périphérie sud), selon des informations obtenues par AlterPresse.

Dans le quartier de Martissant, des bandits recrutent des enfants de moins de 10 ans afin, disent-ils, d’assurer « la relève », rapportent des riverains à AlterPresse. Ces derniers se plaignent (particulièrement dans le secteur de la 2ème avenue Bolosse) que des bandits, précédemment arrêtés, ont été libérés « et deviennent plus puissants ».

A Carrefour-Feuilles (périphérie sud-est), des familles se considèrent comme prises en « otage » par les bandes armées. « Les gangs ne se battent pas entre eux, mais attaquent les populations habitant dans les secteurs occupés par leurs rivaux », explique un témoin à AlterPresse.

Un intervenant social souligne que la situation, déjà difficile dans ces quartiers, est compliquée par l’intervention de certains organismes internationaux, qui « passent par les gangs pour financer des projets jamais réalisés ».

Il craint que les montants décaissés ne servent qu’à alimenter les bandits en armes et munitions.

Parallèlement, la MINUSTAH poursuit des opérations dans plusieurs secteurs de la capitale, qui ont connu durant les dernières semaines une recrudescence de la violence. Des perquisitions musclées sont réalisées.

Des riverains de Martissant expriment certaines préoccupations à AlterPresse et se demandent si les troupes onusiennes parviennent à faire la différence entre de paisibles familles et des repères de gangs. [gp apr 24/08/2006 11:00]