Par Asselin Charles [1]
Mai 2003
" l’avant garde des aubes nouvelles s’exprime à travers la quete inlassable
d’artistes epris d’une formulation esthetique ou se devoilent les fondements
d’une creativite authentique.
l’oeuvre de yolette hazel augure cette tendance et justifie l’esprit fecond
qui permet l’accomplissement de son inspiration . " (Martial Seide)
" l’art trancende une révolte et assume une liberté qui fraternise avec les
mondes à venir... " (Hazel)
Artiste peintre, Hazel poursuit depuis longtemps déja une carriere
professionnelle riche et variee.
nonobstant ses nombreux succes, elle demeure une artiste encore plus
interessee par la creation et l’esthetique.
ainsi, apres un brillant passage a l’academie des beaux arts de
port-au-prince, puis au brooklyn museum art school de new york, elle s’est
fait connaitre par la conception de logos, de decors de plateaux de
television et de theatre.
productrice de bandes dessinees et illustratrice, ses supports graphiques
ont donne forme visuelle a plus d’un recit et renforcé plusieurs messages
pédagogiques : nap li pour l’unicef, gestion cooperative pour le pnud, la
nativite, la passion du christ et l’hommage à toussaint louverture.
" le cri de la mère " popularisé par le monde diplomatique et diffusé sur
antenne 2, enfrance rallie la condition de toutes les femmes.
artiste polyvalente, hazel est avant tout un peintre dont la technique et
l’inspiration lui ont mérité le premier prix d’art décerné par l’UNESCO pour
la fin de salnave ", coup d’état historique perpétré contre un gouvernement
populiste du nord.
enracine dans la tradition picturale haitienne, et, se rattachant au courant
de la mondernite artistique actuelle, l’art de yolette hazel est d’une
singuli&re individualité.
ses canevas se reconnaissent à son style idiosyncratique qui font d’elle,
l’une des plus originales de son temps.
ses coups de pinceaux en noir et blanc, d’une captivante puissance
evocatrice frappent par la sobriete de leurs lignes. ses compositions
cernent les laisser pour compte ou des figures solitaires rassemblés dans
les scènes de la vie.
ses mises en scène renvoient a une symbolique ou le referant demeure le
subconscient collectif haitien.
ses lignes sombres délimitent la mouvance des gestes et l’élégance
des postures captivent par leur dialogue subtil tandis que leur cadence
attire constamment notre regard...
l’éloquence d’un art vivant
hazel puise ses sujets chez les humbles. elle pénêtree dans l’univers des
marchandes besogneuses et tranquiles.
les madan sarah tronent sur les étalages colorés qui grimpent tous les
corridors des bidonvilles qui exhalent des puanteurs envahissantes.
le cireur de bottes flane d’un pas sur. il affiche l’aisance d’un
gestionaire baalncé par le carillon d’une clochette au charme poeeetique.
les jeunes vendeuses d’eau potables pour cinquante centimes ou moins
déambulent avec une grace insolente.
la pisseuse nue, evacue avec charme et nous subjugue sans cesse.
hazel possède le pouvoir de douer ses personnages d’un mélange de Force, de
Fierté et de Dignité qui les anoblit.
Asselin Charles
[1] Texte extrait du depliant de l’exposition