P-au-P, 22 août 06 [AlterPresse] --- Des secteurs vitaux de la société haïtienne accueillent avec espoir et enthousiasme l’installation, le 21 août, du juge Claudy Gassant au poste de commissaire du gouvernement près le Parquet du tribunal civil de Port-au-Prince.
Cette nomination « est une bonne nouvelle », déclare à AlterPresse Edouard Paultre, porte-parole de la Fédération Protestante d’Haïti (FPH), institution membre de l’Initiative de la Société Civile (ISC).
« On attend maintenant des résultats concrets dans le combat contre l’impunité et le banditisme », ajoute Edouard Paultre.
Il souligne que « le commissaire du gouvernement est une personnalité clé du système judiciaire (…) si le gouvernement veut se colleter aux problèmes de l’impunité ». « Le commissaire du gouvernement doit jouer un rôle de premier plan dans la lutte contre le banditisme et la criminalité » dans le pays.
Claudy Gassant est une personnalité très connue des milieux judiciaires. Après quatre années en terre étrangère, à cause des menaces de toutes sortes contre sa vie, alors qu’il était en charge de l’enquête sur l’assassinat en avril 2000 du journaliste Jean Dominique, il est rentré à Port-au-Prince le vendredi 18 août 2006.
« Nous accueillons favorablement cette nomination. Nous attendons beaucoup du nouveau commissaire du gouvernement », déclare le père Frantz Grandoit de la Fondation Jean-Marie Vincent.
Prêtre catholique, promoteur et accompagnateur d’organisations paysannes, Jean-Marie Vincent a été assassiné le 28 août 1994, durant le coup d’Etat militaire contre le régime de l’ex président Jean-Bertrand Aristide.
Du retour à l’ordre constitutionnel à aujourd’hui, le dossier Jean-Marie Vincent n’a pas bougé, soulignait l’année dernière l’organisme Justice et Paix de l’église catholique.
D’aucuns pensent que la nomination de Claudy Gassant au poste de Commissaire du gouvernement pourrait contribuer à l’avancement ces dossiers brûlants.
D’autres affaires emblématiques restées bloquées pendant longtemps devraient être également remises sur le tapis, telles que celles de l’assassinat du journaliste Brignol Lindor, le 3 décembre 2001, et celui du père Jean Pierre-Louis, le 3 août 1998.
Cependant, au-delà de quelques affaires à traiter, « ce sont des réformes en profondeur qui doivent être opérées au sein de la justice haïtienne », préconise Frantz Grandoit. [do gp apr 22/08/2006 12:00]