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Haïti : Barricades de pneus enflammés à la frontière de Malpasse

P-au-P, 21 août 06 [AlterPresse] --- Des barricades de pneus usagés enflammés ont été érigées tôt ce 21 août 2006, paralysant la circulation des véhicules un peu partout à Fonds Parisien, section communale de Ganthier non loin de la frontière de Jimani, à une quarantaine de kilomètres au nord-est de Port-au-Prince, apprend l’agence en ligne AlterPresse.

Arrivés sur les lieux, les agents du Corps d’Intervention et du Maintien de l’Ordre (CIMO) se trouvant à bord de deux camions n’ont pas pu circonscrire le feu, selon des informations fournies par des riverains à AlterPresse.

Ces barricades de pneus usagés enflammés viennent apporter une autre dimension à la grève des camionneurs déclenchée depuis le 9 juillet 2006 pour exiger la révocation du directeur de la douane de Malpasse dans la zone frontalière entre Haïti et la République Dominicaine.

Tout au long de la journée, des tirs d’armes automatiques ont été entendus dans toutes les directions inquiétant passants et résidents de Fonds Parisien.

« J’ai entendu à chaque instant des tirs nourris, mais je ne peux pas déterminer d’où ils viennent », dit un riverain interrogé par AlterPresse.

Outre ce mouvement de panique, des individus embusqués dans les buissons lancent constamment des jets de pierre à tout bout de champ en direction des voitures et autres véhicules de transport public qui essaient de passer à Fonds Parisien.

La grève des camionneurs visant la révocation du directeur de la douane de Malpasse, Jeantal Clervil, est parvenue à son quarante-troisième jour ce 21 août.

Outre beaucoup d’entreprises et de services affectés, la cessation des activités commerciales à la frontière Malpasse / Malpaso, décidée par les camionneurs de Fonds Parisien, a fortement diminué les recettes de l’Etat haïtien dans cette douane qui rapportait mensuellement 50 millions de gourdes. Pour le mois de juillet 2006, l’Etat a collecté seulement 15 millions de gourdes.

Plusieurs employés de compagnies de transport public, qui assuraient quotidiennement le trajet Port-au-Prince / Santo Domingo, auraient été provisoirement licenciés à cause de ce chômage technique provoqué par la grève des camionneurs, d’après des informations parvenues à AlterPresse. De plus, différentes entreprises de la place ne peuvent pas s’approvisionner en biens de la République Dominicaine, où divers secteurs, tels les transports publics, sont également touchés.

A date, les autorités gouvernementales haïtiennes n’ont annoncé aucune disposition pour trouver une solution durable à la grève des camionneurs qualifiée d’ « illégale » par des commerçants de la capitale et certains parlementaires. [do rc apr 21/08/2006 13 :30]