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Haiti-USA : Un chef paramilitaire rattrapé par son passé

P-au-P., 21 août. 06 [AlterPresse] --- Une audition aura lieu le 29 août prochain à la Cour Fédérale de New-York en vue de déterminer le montant des dommages et intérêts qu’aura à verser l’ancien chef paramilitaire haïtien, Emmanuel Constant, à trois de ses victimes durant la période du coup d’Etat militaire de septembre 1991 en Haïti.

Suivant des informations communiquées à AlterPresse, le 17 out dernier, l’affaire Emmanuel Constant a été entendue par le juge Sidney H. Stein, du District Sud de New York. Ce dernier s’est prononcé en faveur de plusieurs Haitiennes qui ont été, à l’époque, violées et maltraitées par des paramilitaires du Front pour Avancement et le Progrès Haitien (FRAPH).

Il s’agit maintenant de déterminer le montant que Emmanuel Constant aura à verser, selon des précisions fournies par l’ONG américaine Center for Justice and Accountability.

C’est la première fois que quelqu’un aura à payer pour le viol institutionnalisé en crime d’Etat, qui a détruit tant de familles haïtiennes durant le coup d’Etat militaire de septembre 1991, note le Center for Justice and Accountability.

« Le fait que la responsabilité de Constant ait été établie dans des abus de droits humains contre ces braves femmes, apporte de l’espoir à ceux et celles qui cherchent la justice », soutient le principal avocat des plaignants, Ivor Samson du cabinet Sonnenschein, Nath & Rosenthal, LLP.

Constant s’est réfugié aux Etats-Unis en 1994, peu après le débarquement des troupes américaines, dans le cadre du retour en Haiti de l’ex président Jean Bertrand Aristide.

En dépit des protestations répétées d’organismes de la communauté haïtienne et des droits humains aux Etats-Unis, Constant a habité et a travaillé librement à New York.

Le gouvernement américain a voulu expulser Constant en 1995. Cependant, il a changé d’avis après la révélation selon laquelle le paramilitaire figurait sur la fiche de paie de la Centrale d’Intelligence Américaine (CIA).

L’ancien chef du FRAPH a été alors libéré et vivait tranquillement aux Etats-Unis. Il a été arrêté le mois dernier par la police américaine en liaison avec une affaire de fraude. [gp apr 21/08/2006 18:00]