P-au-P, 17 août 06 [AlterPresse] --- Le calme semblait revenir ce 17 août 2006 à la frontière haïtiano-dominicaine Malpasse – Malpaso, à une quarantaine de kilomètres à l’est de Port-au-Prince.
Mais, la grève des camionneurs, déclenchée depuis plus d’un mois pour exiger la révocation du directeur de la douane de Malpasse, Jeantal Clervil, se poursuit, suivant les informations recueillies par l’agence en ligne AlterPresse.
Ils étaient plusieurs dizaines d’opposants à Clervil à manifester, le 16 août 2006, à Fonds Parisien, pour exiger la libération de trois des leurs arrêtés, le 14 août dernier, par des policiers qui accompagnaient le directeur de la douane de Malpasse.
Les manifestants réclament particulièrement l’élargissement d’Arnel Louis qui a été épinglé au moment où il revenait de Port-au-Prince.
La manifestation a été « pacifique » et les gens « vaquaient normalement à leurs activités », a témoigné un responsable de droits humains de Fonds Parisien contacté par AlterPresse.
Propriétaire de camions et d’une usine à glace, Arnel Louis, qui appuie la grève des camionneurs, aurait été en possession d’armes illégales lors de son arrestation, le 14 août dernier.
Les recettes de l’Etat haïtien à la douane de Malpasse, qui rapportait mensuellement 50 millions de gourdes, seraient passées à environ 15 millions de gourdes pour le mois de juillet 2006, suite à la paralysie des activités régulières depuis plus d’un mois, selon des informations diffusées dans la presse locale.
Beaucoup de secteurs nationaux se trouvent fortement affectés par l’absence d’approvisionnement en différents biens en provenance de la République Dominicaine.
Dans l’après-midi du 14 août 2006, des voyageurs revenant du territoire voisin ont été molestés par des grévistes, munis de gourdins, de pierres et d’armes à feu, qui ont endommagé deux véhicules.
La tension, qui a monté d’un cran après des échanges de tirs entre des policiers haïtiens et quelques grévistes, a poussé les autorités dominicaines à fermer vers 2 :00 PM locales (18 :00 GMT) le point frontalier de Malpaso.
A présent, les ressortissants haïtiens et dominicains sont libres de traverser la frontière, précise une source d’AlterPresse. Cependant, en signe de protestation face au mouvement des camionneurs haïtiens les Dominicains seraient invités à ne pas consommer les produits haïtiens.
« A Jimanà (ville frontalière proche de la localité de Malpaso), aucun Dominicain n’a le droit de traverser la frontière pour acheter un produit haïtien. S’il le fait, l’ordre lui est intimé tout de suite de remettre le produit et de rentrer en possession de son argent », indique la même source.
Entre-temps, les différentes rencontres entre les grévistes et de hauts responsables de l’Etat, dont le président René Garcia Préval et des responsables de la sécurité publique, y compris du ministère de l’Intérieur, n’ont encore apporté aucun résultat concret. [do rc apr 17/08/2006 16:20]
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