P-au-P., 17 août. 06 [AlterPresse] --- Au lendemain de la tension créée le 14 août à Fonds Parisien, principal poste frontalier haïtien sur la frontière avec la Rép. Dominicaine, où des affrontements ont eu lieu entre grévistes et policiers, les voyageurs craignent que la situation n’échappe totalement aux autorités constituées.
Selon de nouveaux témoignages de voyageurs, « il y a un risque que Fonds Parisien devienne un repère de gangs et de contrebandiers ».
Un jeune entrepreneur ayant des activités entre Port-au-Prince et Santo Domingo, déclare à AlterPresse que « la grève (maintenue depuis plus d’un mois par des camionneurs haitiens pour exiger la révocation du directeur général de la douane) n’est pas aussi simple. Il y a beaucoup d’intérêts inavoués ».
« La semaine écoulée j’ai du payer 5000 gourdes a des chimères du Belair réfugiés et/ou recrutés à Fonds Parisien par des instigateurs du mouvement », affirme ce voyageur. « Il y a circulation et utilisation d’armes dans ce mouvement », témoigne-t-il.
Vers 2 :00 PM locales (18 :00 GMT) le lundi 14 août 2006, le poste frontalier de Malpaso (Rep. Dominicaine) a été fermé, suite à des affrontements armés entre grévistes de Fonds Parisien et policiers de la Compagnie d’Intervention et de Maintien de l’Ordre (CIMO), selon des informations parvenues à AlterPresse.
« Des citoyens de Jimani victimes de la grève ont décidé, le 14 août, d’empêcher l’accès de la frontière à des habitants de Fonds Parisien et a certains véhicules haïtiens afin de faire pression pour la levée de la grève », explique cet entrepreneur, qui a passé la nuit du 14 au 15 août à Jimani.
« Selon ce qui circule à Jimani, ce mouvement visait à empêcher aux habitants de Fonds Parisien de s’approvisionner a Jimani. La grève a un impact considérable sur l’économie du Sud de la Rép. Dominicaine », confirme-t-il.
Depuis le début de la grève, de nombreux citoyens ont été rançonnés par certains riverains se réclamant du mouvement.
Parallèlement, le 10 août 2006, une centaine de personnes ont manifesté à Belladère. Des informations collectées par AlterPresse à la frontière haïtiano-dominicaine laissent croire que les manifestants du 10 août à Belladère seraient, en majeure partie, des partisans et sympathisants de la plate-forme Lespwa du président René Préval et de Fanmi Lavalas, le parti de l’ex président Jean-Bertrand Aristide. [gp apr 17/08/2006 14:20]