Actualisation : 11 aout 2006, 08:30
P-au-P., 10 août. 06 [AlterPresse] --- Les députés ont qualifié ce 10 août d’ « inacceptable » et d’ « intolérable » la situation de violence et d’insécurité accrue à la capitale, qui a fait au moins 85 morts par balles en juillet dernier.
Lors d’une séance à la chambre des députés où le Conseil Supérieur de la Police (CSPN), présidé par le premier ministre Jacques Edouard Alexis a été convoqué, les députés ont exigé des explications de la part du chef du gouvernement et réclamé des mesures concrètes pour « corriger le problème de l’insécurité en Haïti ».
Le président de la commission Intérieur à la chambre basse, le député Ronald Larêche, a dressé un tableau très sombre de la situation. Au moins 85 personnes ont été tuées par balles à la capitale durant le mois de juillet écoulé et 60 autres ont été kidnappées, a-t-il indiqué.
Selon le parlementaire, 264 personnes ont été blessées par balles durant les 2 derniers mois, dont 158 dans la zone de Martissant (périphérie sud de la capitale), où il y a eu de violents affrontements entre groupes armés. Il a aussi souligné que 11 policiers ont été assassinés entre mai et juin.
Alexis a accusé « les groupes de trafiquants de drogue » et des secteurs politiques de financer la violence et l’insécurité dans la capitale, afin de profiter de la « situation incontrôlable » qui pourrait en découler.
« Nous ne leur ferons pas de quartier, nous marcherons contre eux », a martelé Alexis. Il a aussi souligné que l’insécurité est de nature « politique et socio-économique » et exige des mesures appropriées.
Malgré les faiblesses et le manque de ressources de la police pour faire face à cette situation, le premier ministre a relevé que le gouvernement est déterminé à résoudre le problème de l’insécurité.
Reprenant les déclarations faites le 9 août à Cité Militaire (périphérie nord) par le président Préval, Alexis a déclaré que « nous laissons une porte ouverte pour que les bandits rendent leurs armes, mais s’ils ne le font pas, ils vont mourir ».
La séance d’audition du CSPN à la chambre des députés s’est poursuivie à huit clos jusqu’en début de soirée. Les membres de cet organisme doivent se présenter ce 11 août au sénat.
Parallèlement, la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (MINUSTAH) réitère son support aux initiatives gouvernementales et affirme qu’elle poursuivra ses opérations dans les zones contrôlées par les bandes armées.
La MINUSTAH soutient le gouvernement dans son initiative de désarmer les bandes qui opèrent dans plusieurs quartiers de la capitale, a déclaré le porte-parole de la force onusienne, David Wimhurst, lors d’une conférence de presse. [gp apr 10/08/2006 18 :00]