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Haiti : Les responsables de la sécurité à nouveau convoqués au parlement

P-au-P., 10 août. 06 [AlterPresse] --- La chambre des députés convoque ce 10 août le Conseil Supérieur de la Police (CSPN), dirigé par le premier ministre Jacques Edouard Alexis, afin de fournir aux parlementaires des informations sur les dispositions prises pour faire face à la recrudescence de la violence et de l’insécurité à la capitale.

Outre le premier ministre, le ministre de la justice, René Magloire, le ministre de l’intérieur, Paul-Antoine Bien-Aimé, et le directeur général de la police, Mario Andrésol, sont attendus par l’assemblée des députés.

Il s’agit bien d’une « convocation » et non d’une « invitation », précise le président de la chambre des députés, Pierre Eric Jean-Jacques.

Le CSPN a déjà été invité, le 8 août, à s’expliquer devant le parlement sur la stratégie mise en œuvre pour enrayer la spirale de violence, enregistrée notamment dans la capitale haïtienne depuis mai 2006. Cette séance a été reportée en raison de l’indisponibilité des concernés.

La semaine dernière, les échanges entre les parlementaires et les responsables du CSPN, sur la question brûlante de la sécurité, ont été une première fois renvoyés, à cause de la visite à Port-au-Prince de Kofi Annan, secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies.

Le CSPN est également convoqué le 11 août au sénat de la République pour les mêmes motifs.

Des parlementaires qui se sont exprimés ces derniers jours dans les médias ont fait part de leur irritation vis-à -vis du traitement donné par l’Exécutif, la police et la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (MINUSTAH) au dossier de la sécurité. Certains se sont montrés favorables à des actions musclées des forces de l’ordre afin de mettre les bandits hors d’état de nuire.

Le regain de l’insécurité à Port-au-Prince n’a pas cessé de faire des victimes au sein de la population civile. Des cas de morts par balles et d’enlèvements se sont multipliés durant ces dernières semaines dans l’aire métropolitaine de la capitale.

L’émotion était forte le 9 août, date des funérailles à Pétion-Ville (périphérie Est) du commerçant Bernard Blanc et de son fils d’un an et demi, Giovanni. Les deux ont été sauvagement assassinés le 2 août.

Parallèllement, les habitants de plusieurs quartiers populaires ne savent plus où donner de la tête au moment où des groupes armés paraissent mettre en œuvre une nouvelle offensive. Un des quartiers les plus affectés est celui de Cité Militaire et les parages de l’aéroport international Toussaint Louverture, devenus des bastions gangs armés.

C’est à Cité Militaire que le président René Préval a choisi de lancer une sévère mise en garde aux bandits, le 9 août, leur offrant une unique alternative : « désarmer ou mourir ».

Préval a justifié l’emploi d’une stratégie à deux facettes : le « dialogue » pour désarmer dans le cadre du programme Désarmement Démobilisation et Réinsertion, ou la « force » pour contrer tout refus de désarmer.

A titre d’avertissement, Préval a fait savoir que 17 bandits ont été tués cette semaine lors d’échanges de tirs avec la police et la MINUSTAH dans la région de Cité Militaire. [gp apr 10/08/2006 12:00]