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Désarmer ou mourir, l’unique alternative pour les bandits en Haiti, selon Préval

P-au-P., 9 août. 06 [AlterPresse] --- Le président René Préval a lancé ce 9 août une ferme mise en garde aux bandits opérant en Haiti, leur offrant une alternative unique entre la mort et la remise de leurs armes aux forces de l’ordre.

« Soit vous désarmez dans le cadre du DDR (programme de Désarmement Démobilisation et Réinsertion) (...), soit on vous force violemment à remettre votre arme », déclare René Préval lors d’une visite dans le secteur de Cité Militaire (périphérie nord), en proie à une recrudescence de la violence de commandos armés.

Préval souligne que la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (MINUSTAH) et la police reprennent « petit à petit » le contrôle de la situation dans la région de Cité Militaire où 17 bandits ont été tués cette semaine, annonce le président.

« Cependant, entre-temps, ceux qui sont en possession d’armes à feu peuvent se rendre, c’est ce que nous appelons le dialogue », martèle Préval. « Si on vous prend les armes à la main, vous mourrez », avertit-il.

Les déclarations du chef de l’Etat ont été enregistrées et distribuées aux médias par la structure de communication de la présidence.

Lors de son déplacement sur le terrain, Préval était accompagné du directeur général de la police, Mario Andrésol.

Le chef de l’Etat indique que sa démarche n’a « qu’un seul objectif : mettre fin à la circulation des armes dans le pays ».

Répondant aux « interprétations » faites de ses récentes déclarations à propos de l’insécurité et de sa disposition au « dialogue » avec les groupes armés, Préval précise qu’il « ne s’agit pas de dialogue sans la force. C’est la force et le dialogue », ajoute-t-il.

« Les termes des négociations » concernent uniquement les procédures de restitution des armes dans le cadre du DDR. « Vous remettez votre arme, vous allez à l’école, ou bien vous trouvez la possibilité d’ouvrir un business », souligne Préval.

Ces déclarations de Préval renvoient à son intervention dans la presse, le 3 août 2006, en compagnie du secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, qui était en visite à la capitale.

Le chef d’Etat haitien avait identifié « deux types d’insécurité : l’une est localisée à Cité Soleil, Grand Ravine, Martissant (quartiers volatiles), Gonaïves (nord) et l’autre, concernant le kidnapping, est diffus, on ne peut la repérer facilement ».

Le président de la République avait estimé qu’ « il y a des gens à Cité Soleil qui veulent désarmer, mais qui aimeraient être assurés de leur réinsertion dans la vie sociale. »

« Nous priorisons la paix et la réinsertion de tous les individus armés », avait ajouté Préval.

Les forces policières et militaires ont entrepris ces derniers jours des opérations dans le secteur nord de la capitale pour tenter de déloger des bandits armés.

Mais le Conseil supérieur de la police (CSPN), dirigé par le premier ministre Jacques Edouard Alexis, n’a pas répondu le 8 août à une convocation du parlement au sujet de la violence et l’insécurité qui sévissent à Port-au-Prince.

Cette convocation est reportée aux 10 et 11 août en cours. [gp apr 09/08/2006 18:30]