P-au-P, 8 août 06 [AlterPresse] --- La convocation du Conseil supérieur de la Police Nationale (CSPN) par les sénateurs et députés de la 48e législature, qui devait avoir lieu en milieu de journée du mardi 8 août 2006 autour de la recrudescence du climat d’insécurité en Haïti, est reportée, in extremis, à une date ultérieure, apprend l’agence en ligne AlterPresse de sources parlementaires.
En début d’après-midi du 8 août, une rencontre a lieu entre les deux branches du corps législatif en vue de fixer une autre date, quand le Premier Ministre Jacques Edouard Alexis et ses collègues du CSPN devraient apporter des explications sur la stratégie mise en œuvre pour faire face à la spirale de violence, enregistrée notamment dans la capitale haïtienne depuis mai 2006.
Selon les informations dont dispose AlterPresse, cette convocation pourrait avoir lieu le vendredi 11 août 2006 à compter de 12 heures locales (16 :00 GMT).
Les échanges entre les parlementaires et les responsables du CSPN, sur la question brûlante de la sécurité publique, ont été une première fois renvoyés au 8 août, en raison de la visite à Port-au-Prince, la semaine dernière, de Kofi Annan, secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies.
Le regain de l’insécurité à Port-au-Prince n’a pas cessé de faire des victimes au sein de la population civile. Plusieurs cas de morts par balles et d’enlèvement sont signalés durant ces dernières semaines dans l’aire métropolitaine de la capitale.
Le 7 août 2006, l’homme d’affaire Guy Vittiello, d’origine italienne, a été abattu par balles par des inconnus à l’intérieur de son domicile à Musseau, à l’Est de la capitale. Les assaillants sont, par la suite, partis avec sa femme, Gigliola.
Dans le quartier de Cité Militaire, non loin de la Route de l’Aéroport international Toussaint Louverture, des civils armés terrorisent les résidents. Au cours du week-end écoulé, un citoyen haïtien, qui a résidé aux Etats-Unis d’Amérique, a été enlevé dans ce secteur, en compagnie de sa femme, par des inconnus qui exigent de fortes rançons en échange de leur libération.
Une opération conjointe de la Police haïtienne et des soldats onusiens en Haïti a été menée dans ce quartier volatile. Selon des témoins, plusieurs arrestations auraient été effectuées.
Face à cette vague de violence qui n’affaiblit pas, « deux solutions possibles : soit utiliser les forces militaires, soit amorcer un véritable dialogue », préconisait, le 3 août dernier, le président René Préval.
Le chef de l’Etat estimait que « intervenir militairement aura des conséquences néfastes aussi bien sur ceux qui l’utilisent que sur l’ensemble de la population ».
Cette déclaration est différemment interprétée par divers secteurs. Plusieurs personnes, parmi elles des parlementaires, s’opposent à toute stratégie de dialogue avec les « bandits armés » qui sèment le deuil au sein des familles haïtiennes, comme semble le préconiser Préval.
D’aucuns s’interrogent sur l’apparence de laxisme et l’absence de dispositions concrètes, prises par les forces de sécurité nationales avec l’appui de la force onusienne, pour rétablir l’ordre dans différents quartiers de la capitale haïtienne, comme Cité Soleil (banlieue nord) et Gran Ravin (banlieue sud, sur les hauteurs de Martissant) sous contrôle de gangs armés depuis plusieurs mois.
Un silence étonnant du Directeur général de la Police Nationale d’Haïti (PNH) est remarqué depuis plusieurs jours. Le commissaire divisionnaire Mario Andrésol, dont le choix a été ratifié presque à l’unanimité par les parlementaires, devrait probablement faire partie de la délégation du CSPN attendue au Parlement. [do rc apr 08/08/2006 12 :15]