P-au-P, 4 août 06 [AlterPresse] --- Haïti fait actuellement face à deux types d’insécurité qui méritent d’être traités différemment en vue de trouver des solutions pacifiques et intelligentes, a déclaré le président René Préval.
Intervenant, le 3 août 2006, lors d’une conférence de presse conjointe avec le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, le chef d’Etat haitien a très clairement indiqué qu’il existe à la fois une insécurité localisée et une autre répandue dans toute la région métropolitaine de Port-au-Prince.
« Nous identifions deux types d’insécurité : l’une est localisée à Cité Soleil, Grand Ravine, Martissant, Gonaïves et l’autre concernant le kidnapping est diffus, on ne peut la repérer facilement », a déclaré le chef de l’Etat.
En ce qui a trait à ces zones volatiles, René Préval affirme qu’on ne peut prétendre utiliser la force pour enrayer le phénomène de l’insécurité. Le président de la République croit qu’ « il y a des gens à Cité Soleil qui veulent désarmer, mais qui aimeraient être assurés de leur réinsertion dans la vie sociale. »
En présence de Kofi Annan au Palais présidentiel d’Haïti, le chef de l’Etat fait part d’un processus de dialogue qui est déjà entamé avec les groupes illégalement armés afin de les convaincre de désarmer. Préval croit qu’on ne peut utiliser la force pour résoudre ce problème.
« Il y a deux solutions possibles : soit utiliser les forces militaires, soit amorcer un véritable dialogue », dit le président de la République pour qui « intervenir militairement aura des conséquences néfastes aussi bien sur ceux qui l’utilisent que sur l’ensemble de la population ».
« Nous priorisons la paix et la réinsertion de tous les individus armés », a-t-il martelé.
Préval estime que les autorités haïtiennes n’avaient pas profité de la baisse de l’insécurité constatée avant, pendant et après le double scrutin présidentiel et législatif du 7 février 2006.
« Je crois que nous avons perdu l’opportunité de mener une action de désarmement lors de l’enregistrement des électeurs et après les élections », a estimé Préval.
Le 14 mai 2006, René Préval avait souhaité que les chars blindés de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) se transforment en tracteurs, bulldozers pour aider à la construction des infrastructures routières dans le pays.
Interrogé à ce sujet, le chef de l’Etat déclare maintenir sa position tout en précisant, par contre, que son gouvernement a besoin de « troupes spécialisées pour combattre le kidnapping » en nette progression dans le pays depuis plusieurs mois.
Par ailleurs, deux autres contingents de policiers et de soldats onusiens doivent être déployés en Haïti pour aider la Police nationale d’Haïti (PNH) à mieux faire face au phénomène de l’insécurité.
Le Secrétaire général de l’ONU, qui en a fait l’annonce, invite les Haïtiens à se ressaisir en cessant de rejeter la faute sur la MINUSTAH. Il leur demande de travailler d’un commun accord avec les forces de l’ordre en vue d’instaurer un climat de paix durable dans le pays.
Kofi Annan a, dans la même veine, annoncé pour une période de 12 mois la prolongation du mandat de la MINUSTAH pour contribuer à la professionnalisation de la PNH. [do gp apr 04/08/2006 10:45]