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Haiti : Kofi Annan demande la prorogation de la MINUSTAH pour un an

P-au-P., 3 août. 06 [AlterPresse] --- Le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, a annoncé ce 3 aout à Port-au-Prince avoir demandé au Conseil de sécurité la prolongation pour 1 an, au lieu de 6 mois, du mandat de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH).

Annan, qui a bouclé une visite officielle d’une demi-journée en Haiti, a fait cette annonce au cours d’une conférence de presse conjointe avec le président René Préval au palais présidentiel, immédiatement après une réunion où les deux hommes ont discuté de la situation dans le pays.

« La construction de la paix est une démarche de long terme », a souligné Annan, en annonçant qu’il a demandé au Conseil de sécurité « d’étendre de proroger la présence des forces de l’ONU en Haïti pour 12 mois ».

« Normalement, la prolongation devrait être pour 6 mois », a ajouté Annan, qui a justifié sa sollicitation au Conseil de sécurité par « le poids » du dossier haïtien.

Selon Annan, cette prorogation permettra de « renforcer » et de « professionnaliser » la police de manière à pouvoir combattre la criminalité qui sévit en Haïti.

Le secrétaire général des Nations Unies a sévèrement condamné la vague d’assassinats et de kidnappings qui ne cesse de s’amplifier depuis plusieurs semaines particulièrement à Port-au-Prince.

« Ceux qui commettent ces crimes devraient avoir honte de se dire Haitiens », a martelé le numéro 1 de l’ONU. Mais, il a tout de même parlé d’évolution positive en regard de la situation qui prévalait dans le pays il y a bientôt six mois.

Le président haïtien a acquiescé en félicitant les Nations Unies pour leurs efforts de stabilisation en Haïti. René Préval a fait notamment allusion aux récentes élections ayant permis le retour à l’ordre constitutionnel.

Les affrontements entre gangs rivaux ont fait ces dernières semaines une trentaine de morts à Port-au-Prince alors que les enlèvements contre rançon ne se comptent plus.

Dans ce contexte la MINUSTAH est décriée dans une bonne partie de l’opinion en raison de son incapacité à neutraliser les gangs armés qui endeuillent la population haïtienne.

Il ne faut pas « blamer » la MINUSTAH en rejetant sur elle la responsabilité de la situation actuelle, a soutenu Kofi Annan. Il a plaidé en faveur d’une conjugaison des forces pour « travailler ensemble ».

Les critiques enregistrées sont dues à la difficulté de la situation, a fait remarquer le président Préval. Selon lui les problèmes de « l’insécurité, les bandes armées, l’augmentation des prix du pétrole, le chômage, la faim, la maladie et la reconstruction de l’état », suscitent « beaucoup de critiques », car ils causent « beaucoup de souffrances ».

Mais « les solutions ne sont pas faciles », a reconnu le chef d’Etat haitien.

René Préval, dont l’administration est en place depuis deux mois, a promis de faire de son mieux pour résoudre les maux qui assaillent la population haïtienne dont l’insécurité.

Sur un tout autre plan, Kofi Annan a assuré les autorités haïtiennes du plein soutien de l’ONU dans le cadre des initiatives visant à reconstruire le pays. « Nous sommes ici pour appuyer les projets du gouvernements d’Haïti, pas pour appliquer notre programme », a martelé le secrétaire général.

« Ensemble, nous avons atteint des objectifs louables. Mais beaucoup reste à faire », a fait savoir le patron des Nations unies, faisant ici allusion à la nécessité de créer les conditions du développement d’Haïti et du renforcement des institution haïtiennes.

Kofi Annan devait arriver à Port-au-Prince le 2 aout. Mais son voyage a été reporté suite à des problèmes techniques au niveau de l’avion qui devait le transporter en Haïti.

En dernière heure, AlterPresse a appris que Kofi Annan n’a pas pu quiter Haiti dans la soirée comme prévu, à cause du mauvais temps. Il projette de se rendre en République Dominicaine dans les premières heures de la matinée du 4 aout. [vs gp apr 03/08/2006 19:00]