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Haïti - Sécurité : Une solution en vue par la police à Martissant

P-au-P, 3 août 06 [AlterPresse] --- La Police Nationale d’Haïti (PNH) serait sur le point d’apporter une solution au problème posé depuis plusieurs semaines par les groupes armés rivaux sur les hauteurs de Martissant, banlieue sud de la capitale, révèle le porte-parole de l’institution.

« Martissant fait partie des dossiers sensibles de l’Etat. Nous allons parvenir à une solution dans les jours à venir », promet le commissaire Frantz Lerebours, porte-parole de la PNH, interrogé par l’agence en ligne AlterPresse en marge d’un point de presse le 3 août sur l’arrestation d’une dizaine de présumés kidnappeurs par le commissariat de la Croix des Bouquets (à une trentaine de kilomètres au nord-est de Port-au-Prince).

Lerebours n’a pas fourni d’autres précisions, se contentant d’indiquer que la police nationale étudie encore les « meilleures opportunités » pour ses prochaines interventions « afin d’éviter des dommages collatéraux », en tentant d’agir contre les groupes rivaux armés dans ce secteur.

La question d’une action « héliportée » sur les hauteurs de Martissant devrait être considérée comme « une hypothèse » vue par la PNH et non comme « un aveu d’impuissance », renouvelle le commissaire Lerebours qui préfère insister sur « des nuances », en ce qui a trait à ce dossier sensible.

Plus d’une vingtaine de résidentes et résidents des hauteurs de Martissant, dont des enfants, ont été abattus au cours d’affrontements entre groupes armés rivaux depuis début juillet 2006. Des centaines d’habitants, certains parmi eux ayant perdu leurs maisonnettes incendiées et attaquées par les bandits, ont dû fuir leurs domiciles pour aller se réfugier ailleurs et devenir de nouveaux déplacés internes en Haïti.

Les appels au secours ainsi que la mise en garde lancés, dans une lettre ouverte le 19 juin 2006, par l’Association pour la Promotion de la Santé Intégrale de la Famille (APROSIFA) et le Réseau National de Défense de Droits Humains (RNDDH) sur les dangers menaçant la population de la banlieue sud, notamment le risque de « situation de guerre » et la banalisation de la violence armée à Martissant, n’ont pas été suivis d’actions appropriées des forces de sécurité nationale et internationale.

A date, beaucoup d’interrogations et d’inquiétudes demeurent, quant à l’apparence de passivité des autorités nationales devant les atrocités, dont une violence sans bornes à la solde des gangs de Martissant, dont des repris de justice recherchés par la police et munis d’armes de gros calibre, selon les témoignages parvenus à l’agence en ligne AlterPresse.

Entre-temps, malgré la nomination d’un secrétaire d’Etat chargé de la sécurité publique et appelé à renforcer les structures de prévention du crime organisé, aucune disposition effective n’est annoncée ni aucune action concrète n’est encore visible pour contrer les actes spectaculaires de terreur dans différents quartiers de la capitale et aussi aux Gonaïves, la cité de l’Indépendance à 171 kilomètres au nord de Port-au-Prince, en proie à la terreur de gangs armés depuis plusieurs mois.

Par contre, en relation vraisemblablement à la visite à Port-au-Prince, ce 3 août 2006, de Kofi Annan, secrétaire général de l’organisation des Nations Unies (ONU), en plus de patrouilles de la PNH, des hélicoptères de la force onusienne, très critiquée par différentes couches de la population, survolaient le ciel de la capitale pendant toute la journée. Annan devait visiter l’académie nationale de police haïtienne à la fin de la journée du 3 août. [rc apr 03/08/2006 16 :30]