P-au-P., 01 août 2006 [AlterPresse] --- Le secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan est très attendu au parlement haitien où il devra prononcer un discours le 3 aout, au deuxième jour de sa visite de 48 heures en Haiti.
Dans une rencontre avec la presse ce mardi 1er aout, le président du sénat Joseph Lambert indique qu’il va profiter de la visite de Kofi Annan dans le pays pour lui soumettre « les revendications du peuple ».
« Annan est le chef de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation d’Haïti (MINUSTAH), cette dite mission a échoué puisqu’il n’a pas pu rétablir la paix dans le pays », se lamente Lambert.
« J’aimerais bien que le secrétaire général des Nations Unies fasse un tour à Cité soleil, (nord de la capitale), à Grand Ravines (secteur sud), et sur la route de l’aéroport (périphérie nord), pour prendre lui-même le pouls de l’insécurité et par la suite évaluer le travail de ses troupes sur le terrain », lâche Lambert avec un brin d’ironie.
Depuis le début du mois de juillet 2006, les actes de violence sont en nette recrudescence en Haïti et en particulier dans les quartiers précités. Dans la banlieue de Martissant (sud de la capitale), les confrontations armées entre gangs rivaux ont coûté la vie à plusieurs dizaines de personnes, dont des femmes enceintes et des enfants. à€ ces tués, il faut ajouter des dizaines de maisons incendiées au cours de ces affrontements qui ont débuté le 7 juillet 2006.
D’autre part, la route de l’aéroport, limitrophe du quartier volatile de Cité Soleil, devient, depuis plusieurs semaines, le repère privilégié des bandits armés qui sèment la terreur à la capitale.
Depuis le mercredi 19 juillet 2006, il ne se passe pas un jour sans que des tirs nourris d’armes automatiques ne soient entendus sur la route de l’aéroport. Cette situation affecte le trafic des transports en commun et les entreprises de sous-traitance établis dans cette région.
Plus d’une vingtaine de personnes seraient mortes lors de ces violences. D’un autre coté, l’organisation Médecins Sans Frontières (MSF-Haïti) a soigné, pour le seul mois de juillet 2006, plus de 120 blessés par balles, dans l’un de ses centres de traumatologie à Port-au-Prince.
Parallèlement, des cas de kidnappings sont quotidiennement rapportés.
C’est dans ce contexte d’insécurité généralisée à la capitale que Kofi Annan arrive en Haïti le 2 août. Il doit en premier lieu évaluer les réalisations de la MINUSTAH, présente en Haïti depuis deux ans.
Par la suite, Annan doit s’entretenir avec le président René Préval et d’autres officiels haitiens, avant de s’envoler le 3 août pour la République Dominicaine. [lf gp apr 01/08/06 18:00]