P-au-P, 31 Juil. 06 [AlterPresse] --- La Commission nationale Justice et Paix, organisme de défense des droits humains de l’Eglise catholique, appelle les autorités électorales d’Haïti à prendre des mesures nécessaires visant la réalisation dans le plus bref délai des élections locales et municipales dans le pays.
« La démocratie tire son fondement des collectivités territoriales. Les communautés et collectivités locales, les sections communales et les communes, sont très importantes dans la construction d’une vraie démocratie », écrit la commission dans une note transmise à AlterPresse.
Les élections des collectivités territoriales devraient coûter à l’Etat haïtien 13 millions de dollars américains. La commission nationale Justice et Paix peine à comprendre le manque de moyens financiers évoqué par le Conseil électoral provisoire (CEP) pour organiser ces compétitions qui sont d’une importance cruciale pour l’avancement de la démocratie dans le pays.
Selon la commission, les secteurs nationaux et internationaux qui parlent de l’insuffisance de moyens pour l’aboutissement du processus électoral ont toujours plaidé pour l’instauration d’une « démocratie participative » en Haïti.
La commission énumère un ensemble de points, dont la question du registre électoral, qui méritent d’être éclaircis. Le registre devrait être complété selon l’organisme qui s’interroge sur le sort des jeunes nouvellement majeurs. « Que va-t-on faire avec les jeunes, garçons et filles, qui viennent d’avoir 18 ans ? N’ont-ils pas eux aussi le droit de vote », se demande la commission.
« La liste électorale doit être claire (complétée et disponible) de telle sorte que tous les électeurs soient en mesure de la consulter facilement le jour du scrutin », estime-t-elle.
La commission nationale Justice et Paix croit que les agents de l’administration électorale recrutés par le CEP pour guider les électeurs devraient être en mesure d’aider les votants à localiser leurs bureaux de vote.
Dans certaines zones, des menaces pèseraient sur certains candidats aux collectivités. Selon la commission une campagne d’éducation civique solide est nécessaire pour aider les candidats et les partisans de partis politiques à comprendre que c’est la construction de la communauté locale qui est le plus important et non l’usage de la violence pour accaparer le pouvoir.
« Le CEP doit sanctionner tous les candidats qui utilisent de la violence ou l’encouragent dans leur quête du pouvoir », préconise la commission.
Les collectivités territoriales constitueront la dernière étape des élections générales organisées en Haïti depuis la chute de Jean-Bertrand Aristide, le 29 février 2006.
Le 30 juillet 2006, des élections parlementaires partielles ont eu lieu dans la circonscription de Grande Saline après que ces joutes aient été annulées en raison des turbulences qui les ont marquées à deux reprises. [do gp apr 31/07/2006 11:00]