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Haïti : La SOFA fustige le silence des autorités sur l’insécurité

P-au-P, 28 Juil. 06 [AlterPresse] --- L’organisation Solidarité des Femmes Haïtiennes (SOFA) dénonce le silence des autorités policières et judiciaires du pays face à la montée incessante du climat de violence à Port-au-Prince.

« Nous sommes vraiment choquées devant le silence du gouvernement, des autorités judiciaires et de la police face à cette flambée de l’insécurité qui a trop duré », écrit, dans une note transmise à l’agence AlterPresse, l’organisation féministe qui s’inquiète de l’absence de réponses appropriées aux manœuvres des groupes armés en Haïti.

La SOFA, qui est également un organisme de promotion des droits de la femme, rappelle combien la violence, la peur et l’impunité, installées dans le pays, tendent à devenir le lot quotidien de la population civile, en train de subir la loi de bandits armés quasiment dans l’indifférence des forces de sécurité nationales et internationales.

La SOFA parle également des actes de viol dont font l’objet des jeunes filles et des enfants dans un pays où l’appareil judiciaire n’inspire pas confiance.

A Martissant (banlieue sud de Port-au-Prince), les riverains connaissent des jours sombres depuis plusieurs semaines, suite à un mouvement de représailles déclenchées par des groupes armés rivaux. Selon la SOFA, cette violence aveugle est imputable à un secteur de la communauté internationale qui aurait investi plusieurs milliers de dollars dans ces actes.

« Nous nous sommes interrogées sur le vrai rôle de ces institutions et le profit qu’elles peuvent tirer de cette situation de violence », indique la SOFA.

D’un autre côté, l’organisme de promotion des droits de la femme attribue ce climat d’insécurité à la fin du mandat de la Mission de Stabilisation des Nations Unies en Haïti (MINUSTAH) qui s’annonce.

A signaler que, dans sa conférence de presse hebdomadaire le 27 juillet, la MINUSTAH, qui s’est déclarée « préoccupée par les activités du crime organisé en Haïti, ayant des liens avec le trafic des stupéfiants », a fait part de sa « détermination à apporter aux autorités l’assistance nécessaire pour marquer la fin de l’impunité à Martissant et dans les autres quartiers volatiles d’Haïti ».

« Nous continuons de maintenir le déploiement de nos troupes dans la région de Martissant afin de rassurer les riverains, et d’y prévenir les activités criminelles », soulignait Sophie Boutaud de la Combe, porte-parole de la mission onusienne en Haïti.

Aux yeux de la SOFA, d’anciens dirigeants politiques, en difficulté avec la justice, auraient des intérêts dans les violences perpétrées dans le pays. Devant ce climat de terreur, l’organisme appelle à la responsabilité des autorités aux plus hautes instances de l’Etat en vue de couper court à cette situation de non-droit.

Le 25 juillet 2006, le Premier Ministre Jacques Edouard Alexis a annoncé qu’il allait mobiliser toutes les ressources institutionnelles de l’Etat en vue d’assurer l’ordre public à la capitale haïtienne en proie à des scènes de violence depuis plusieurs semaines. [do rc apr 28/07/2006 14 :45]