P-au-P, 24 juil. 06 [AlterPresse] --- Des tirs nourris de groupes armés rivaux auraient provoqué au moins un blessé par balles dans la matinée de ce 24 juillet 2006 sur les hauteurs de Martissant, dans la banlieue sud de la capitale, selon les informations parvenues à l’agence en ligne AlterPresse.
« Ce sont les groupes de Lame Ti Manchèt, de Ti Bwa et de Gran Ravin qui continuent à provoquer la tension dans la zone depuis l’aube du 23 juillet. Nous sommes obligés de prendre davantage de précautions », raconte un riverain.
Beaucoup d’habitants de Martissant, qui ont essayé de revenir dans leurs domiciles pendant la journée après les violents affrontements des 6 et 7 juillet, ne savent plus à quels saints se vouer tant la situation devient de plus en plus difficile. Des jets de pierre auraient été lancés le dimanche 23 juillet sur les soldats de la Mission des Nations Unies de Stabilisation en Haïti (MINUSTAH), rapportent des témoins.
Cependant, la route nationale numéro 2 en direction du sud d’Haïti enregistre dans la matinée de ce 24 juillet des bouchons avec une circulation intense de véhicules publics et privés, indiquent à AlterPresse plusieurs habitants ayant emprunté cette voie.
Aucune précision n’est encore obtenue ni de la Police Nationale d’Haïti (PNH), ni de la MINUSTAH sur les dispositions prises pour faire face aux violences qui secouent la capitale haïtienne depuis la semaine dernière, malgré une relative accalmie observée depuis le 21 juillet.
Le gouvernement du Premier Ministre Jacques Edouard Alexis a seulement promis, le 21 juillet, de garantir la sécurité pendant la période de la rencontre internationale avec les bailleurs de fonds le 25 juillet, de l’aire de l’aéroport international en passant par les hôtels où vont loger les participantes et participants, jusqu’au lieu de la réunion.
8 assaillants sont morts et 4 autres blessés, entre les 17 et 20 juillet 2006, dans des échanges de tirs avec la PNH et la MINUSTAH, selon un communiqué de la force onusienne.
Par ailleurs, au moins trois autres personnes, dont Alfredo Estriplet, directeur technique du Conseil National des Télécommunications (CONATEL), ont été tuées par balles au cours des violences qui se sont produites à Port-au-Prince la semaine dernière. Des dizaines de personnes ont été enlevées par des commandos notamment dans l’aire de l’aéroport international, suivant les informations rassemblées par la presse locale.
Plusieurs parlementaires haïtiens appellent les autorités établies à adopter des mesures fermes contre un secteur politique, clairement identifié, qui avait annoncé des agitations constantes dans le pays jusqu’à satisfaction de leurs revendications, comprenant le retour de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide et l’intégration de leurs membres dans l’administration publique.
Des informations, faisant état d’éventuelles négociations avec des groupes armés bien précis dans la capitale, n’ont pas été confirmées auprès du gouvernement. [rc gp apr 24/07/2006 12 :00]