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Haïti : La PAPDA appelle à la mobilisation à l’occasion de la conférence des donateurs

P-au-P, 21 Juil. 06 [AlterPresse] --- La Plate-forme Haïtienne de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (PAPDA) exhorte la population nationale à faire entendre sa voix pour tenter d’orienter, en faveur de ses revendications fondamentales, les conclusions de la conférence avec les donateurs internationaux prévue pour le 25 juillet 2006.

« Il est temps de définir un programme de développement pour le pays qui tient compte des revendications de la population, qui repose sur les différents problèmes auxquels sont confrontés les citoyennes et citoyens d’Haïti. Le peuple haïtien doit se mobiliser pour forcer les autorités étatiques à travailler dans le sens des intérêts du pays », estime l’économiste Camille Chalmers, directeur exécutif de la PAPDA, à l’occasion d’une conférence de presse, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

Le responsable de la PAPDA, qui questionne la marge d’autodétermination assumée par Haïti dans la définition de son propre plan de développement, invite la population à être vigilante en vue d’éviter les pièges des politiques néolibérales du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Banque Mondiale (BM).

Le 25 juillet 2006, le gouvernement haïtien s’apprête à formuler aux bailleurs de fonds une demande de l’ordre de 2 milliards de dollars américains de financement externe pour la période allant de septembre 2006 à septembre 2007, sur un montant total de 5 milliards 419 millions de dollars américains pour la période 2006-2011.

Un forum public doit se dérouler le lundi 24 juillet 2006 à la Faculté d’Ethnologie de l’Université d’Etat d’Haïti, en prélude à la conférence des donateurs internationaux. Les résolutions adoptées à ce forum seront remises aux participantes et participants à la réunion des bailleurs sous forme de protestation, annonce le professeur Chalmers.

« Aide et Coopération Externe : Quel avenir pour Haïti ? », c’est le thème central de cette activité qui devrait « permettre aux citoyennes et citoyens de mieux comprendre les points qui seront débattus avec les bailleurs de fonds et de s’informer davantage sur les objectifs des programmes en application et les enjeux qu’ils représentent pour le pays ».

Un responsable du Mouvement Démocratique Populaire (MODEP), membre du collectif d’organisations sociales contre la cherté de la vie en Haïti, participera au forum public du 24 juillet, préparatoire à la rencontre officielle du lendemain avec les bailleurs de fonds internationaux.

Le mardi 25 juillet, jour de la conférence des bailleurs, à l’appel du collectif d’organisations sociales contre la cherté de la vie en Haïti, un sit-in se déroulera devant l’hôtel « Karibe Convention Center » (est de Port-au-Prince) où se tiennent les assises. Camille Chalmers invite les forces vives de la nation à s’allier à cette manifestation.

A la conférence du 25 juillet, le collectif contre la cherté de la vie se propose de réclamer l’annulation de la dette d’Haïti envers la communauté internationale, évaluée à plus d’un milliard de dollars américains.

La conférence des donateurs est la cinquième des donateurs internationaux sur Haïti depuis la chute du régime Lavalas de Jean-Bertrand Aristide, le 29 février 2004. Les quatre précédentes conférences ont été organisées à Washington (juillet 2004), Cayenne (mars 2005), Montréal (juin 2005), Bruxelles (20 et 21 octobre 2005) et Washington (février 2006).

Lors de la Conférence de Washington, en juillet 2004, la Commission Européenne s’était engagée à contribuer à hauteur de 294 millions d’euros (350 millions de dollars américains) en vue de mobiliser 1.37 milliards de dollars américains pour la reconstruction d’Haïti.

Le gouvernement de Jacques Edouard Alexis ambitionne, lors de la conférence de ce 25 juillet, d’obtenir une enveloppe de 5 419 milliards de dollars américains auprès des donateurs internationaux en vue de mener à bien un programme quinquennal (2006 - 2011) axé sur les infrastructures (routes et électricité), la justice et la sécurité publique, la santé, l’éducation, un Programme d’apaisement social (PAS), l’augmentation des revenus de l’Etat, le renforcement de l’Etat, l’agriculture et l’environnement. [do rc 21/07/2006 14 :00]