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Haïti/Coopération : Plus de 5 milliards de dollars de projets à soutenir dans la rencontre avec les bailleurs

P-au-P., 21 juil.-06 [AlterPresse] --- Le gouvernement de Jacques Edouard Alexis envisage de soutenir des projets dont le coût de réalisation dépasse les cinq milliards de dollars américains, au cours de la réunion avec les bailleurs de fonds internationaux qui se tiendra à Port-au-Prince le 25 juillet 2006, suivant les informations obtenues par l’agence en ligne AlterPresse.

Le régime en place ambitionne d’obtenir une enveloppe de 5 419 milliards de dollars américains auprès des donateurs internationaux en vue de mener à bien son programme de gouvernement qui couvre une période de 5 ans, peut-on lire dans un document fixant les priorités du gouvernement à défendre dans la réunion.

La Banque interaméricaine de développement (BID), la Banque mondiale, l’Union Européenne (UE), demeurent, entres autres, les principales sources attendues pour le financement des actions futures en Haïti, principalement les infrastructures dont les routes et l’électricité.

Les dépenses jusqu’en février 2011 pour le quinquennat de l’administration Préval / Alexis II (deuxième version, après la période de René Garcia Préval et de Jacques Edouard Alexis de 1999 à 2001) s’élèvent à 1 375 millions de dollars pour les infrastructures routières. Ces dernières incluent le « maillage routier national » qui nécessitera 1 200 millions de dollars, l’électrification des chefs lieux des départements pour 165 millions et le ramassage des ordures dans les premières villes des départements géographiques estimé à 10 millions de dollars américains.

A la justice et à la police, le gouvernement entend apporter un appui de 1 151 millions de dollars américains dans le cadre de la sécurité publique, fortement mise en question en juillet 2006 par les manœuvres des commandos armés.

Le volet agriculture/environnement exigera 850 millions de dollars sur les cinq prochaines années. Le soutien à la production, les engrais pour les plantations, les semences, l’accès au crédit pour les paysans, l’agro-industrie, le curage de lacs collinaires, le soutien à l’élevage, le biodiesel représentent les secteurs auxquels ces fonds seront destinés.

D’un autre côté, le gouvernement de Jacques Edouard Alexis place 800 millions dans le cadre du Renforcement de l’Etat, qui comprend : le Conseil électoral provisoire (CEP), le parlement, les collectivités territoriales et l’administration publique.

De 2006 à 2011, 500 millions de dollars seront alloués à l’éducation, dont 300 millions à la scolarisation universelle, 100 millions à la formation professionnelle et la différence à l’implantation de « Centres universitaires régionaux » en Haïti, selon le document élaboré à l’occasion de la rencontre du 25 juillet prochain.

500 millions de dollars seront attribués à la santé publique, qui implique la couverture sanitaire nationale et l’appui aux hôpitaux régionaux.

Par ailleurs, pour permettre d’arriver à une augmentation des recettes de l’état, l’actuel régime mettra à la disposition de l’Administration générale des douanes (AGD) 150 millions de dollars, lesquels doivent permettre, d’une part, de structurer les douanes, les ports et aéroports, et, d’autre part, de combattre la corruption ; monnaie courante dans ces institutions étatiques et dans les entreprises publiques en général.

93 millions de dollars américains devraient permettre de rendre effectif le Programme d’apaisement social (PAS), à entreprendre en faveur des couches les plus défavorisées d’Haïti. De ces capitaux, 25 millions serviront à dédommager les employés révoqués de l’administration publique à partir de février 2004, 16 millions au paiement des arriérés de salaires et 50 millions aux projets communaux.

En vue de générer des économies en Haïti, l’administration en place prévoit de dégager d’autres revenus en s’engageant dans un vaste mouvement de mobilisation de ressources, notamment dans le tourisme et la diaspora, indiquait le porte parole du gouvernement, Joseph Jasmin, dans une interview à AlterPresse le 17 juillet.

La lutte contre la corruption dans les entreprises publiques, la mise en place des services de collecte d’impôts et de taxes, représenteraient aussi d’autres sources, sur lesquelles mise le gouvernement pour augmenter les recettes de l’Etat.

A signaler que le document, consulté par AlterPresse, ne fait point mention de l’apport attendu, dans les différents domaines considérés, des organisations non gouvernementales qui interviennent avec des capitaux importants dans la mise en oeuvre et la réalisation de divers projets sociaux en différents points du territoire national.

Sur les 5 419 milliards de dollars américains à obtenir auprès des donateurs internationaux, le document consulté par AlterPresse n’indique pas quels seront les montants respectifs qui seront reçus à titre de prêts et de dons d’aujourd’hui à l’année 2011. Aucune précision n’existe, non plus, sur l’éventuelle utilisation des fonds qui risquent d’être dégagés dans le cadre de l’annulation de la dette nationale sans cesse réclamée par les mouvements sociaux en Haïti. [lf rc apr 21/07/2006 2:00]