P-au-P., 18 juil. 06 [AlterPresse] --- Le gouvernement haïtien entend défendre des projets qui nécessitent des investissements dans les infrastructures routières, le tourisme, la production nationale, l’éducation, au cours de la réunion avec les bailleurs de fonds internationaux, qui se tiendra à Port-au-Prince le 25 juillet prochain, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
« Le régime en place met actuellement les dernières touches dans les documents qui feront l’objet des discussions avec les donateurs », informe le porte-parole du gouvernement Joseph Jasmin, au cours d’une interview à AlterPresse le 17 juillet 2006.
Le programme, qui sera soumis aux bailleurs, présente le plan quinquennal de l’actuel gouvernement, dont la première année sera consacrée au Programme d’apaisement social (PAS), au bénéfice des secteurs les plus démunis dans la société, affirme Jasmin, ajoutant que
« le 25 juillet 2006 déterminera le niveau de décaissement nécessaire au PAS ».
Tout en soulignant que « l’enveloppe qui sera allouée » à chaque secteur sera « fonction de la rencontre avec les organismes de financement international », et invitant la nation à la patience, Jasmin prévient que l’administration Préval / Alexis II (René Garcia Préval et Jacques Edouard Alexis deuxième version) ne va pas compter exclusivement sur les bailleurs de fonds internationaux pour dégager les capitaux dans le pays.
« Le gouvernement va s’engager dans un vaste mouvement de mobilisation de ressources, notamment dans le tourisme et la diaspora en vue de générer des économies en Haïti ».
La lutte contre la corruption dans les entreprises publiques, la mise en place des services de collecte d’impôts et de taxes, représentent d’autres sources, sur lesquelles mise le gouvernement pour augmenter les recettes de l’Etat.
De son côté, le Ministère à la condition féminine et aux droits de la femme (MCDF) envisage d’orienter vers les femmes 30% du budget national, qui sera voté après les pourparlers du 25 juillet prochain.
« Les femmes haïtiennes, représentant 52% de la population totale d’Haïti, devraient bénéficier d’au moins 30% de toutes actions gouvernementales menées dans les différents domaines par la nouvelle administration politique », s’est engagée le 11 juillet dernier la titulaire du MCDF, Marie Laurence Jocelyn Lassègue, au cours d’une conférence de presse sur les grandes lignes de son ministère pour la période 2006 - 2011.
L’ancienne ministre de l’information sous le premier régime de Jean Bertrand Aristide (février - septembre 1991) avait prévenu qu’un document retraçant les priorités du MCDF sera remis aux bailleurs internationaux le 25 juillet prochain.
Par ailleurs, les autorités nationales attendent les conclusions de la réunion du 25 juillet avant le dépôt officiel du budget national de l’année 2005 - 2006 au parlement haïtien. L’annonce a été faite par le ministre de l’économie et des finances, Daniel Dorsainvil, dans une lettre écrite au corps législatif, lue en séance le 5 juillet 2006 par la troisième sénateure de l’Ouest.
En ce qui concerne les prévisions d’investissements de l’Etat, les budgets nationaux sont généralement très dépendants des apports de fonds promis par la communauté internationale, dont les agences bilatérales et multilatérales.
Selon les informations fournies par le député Joseph Jean-Louis, le gouvernement n’aurait pas dû excéder la date du 30 juin 2006 pour soumette le document du budget au parlement.
L’année fiscale, qui détermine la durée du budget, débute en Haïti le premier octobre de l’année en cours et prend fin le 30 septembre de l’année suivante.
Durant les dernières années, une dégradation constante des conditions socioéconomiques a été observée en Haïti, renforçant la précarité des catégories sociales les plus démunies et fragilisant les couches économiquement actives de la société.
Cette situation est, entre autres, due à des hausses successives des prix des produits pétroliers sur le marché national (la gazoline a encore subi une nouvelle hausse le 11 juillet 2006), alors que l’insécurité et des agitations politiques ne laissent pas présager d’une amélioration à court terme des réalités économiques. [lf rc gp apr 18/07/2006 4:00]