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Haïti / Diaspora : Vœux et perspectives

P-au-P., 14 juillet 06 [AlterPresse] --- La France envisage de lancer dans les prochains mois un programme de co-développement à Haïti.

Cette question a été évoquée par le président Jacques Chirac lors de sa récente rencontre à Paris avec son homologue Haïtien, René Garcia Préval.

Selon l’ambassadeur de France en Haïti, qui en a fait l’annonce à l’occasion du forum de la diaspora qui s’est achevé le 13 juillet à Pétion-Ville, l’idée première du concept de co-développement est de montrer que les migrants peuvent, par leurs disponibilités financières, les compétences acquises et les réseaux de relations, servir au développement de leur pays d’origine.

Plusieurs diplomates (accrédités en Haïti) ayant pris part au forum de deux jours sur la diaspora ont qualifié ces assises de très opportunes.

L’ambassadrice des Etats-Unis, Janet A. Sanderson, tout en exaltant le rôle combien admirable que la diaspora n’a cessé de jouer dans le développement du pays, a convié celle-ci (la diaspora) à s’y impliquer davantage en constituant une force positive et critique en faveur du changement (en Haïti).

L’ambassadeur du Canada a pour sa part fait valoir que, au moment où Haïti doit affronter de nouveaux défis, « la diaspora a peut-être une responsabilité plus considérable que d’autres ».

Claude Boucher s’appuie sur le fait que « les gens de la diaspora ont sans doute plus accès à des conditions de vie et des ressources meilleures que celles des concitoyens du pays ».

Le forum de la diaspora a réuni quelque trois cents délégués venus principalement des Etats-Unis, du Canada et de la France.

Des participants en ont profité pour inviter les instances compétentes à clarifier une ambiguïté existant, selon eux, au niveau de la Constitution (Haïtienne) concernant la question de la double nationalité. Cette question a été notamment soulevée par l’homme d’affaires Samir Mourra, ex-candidat à la présidence évincé de la course en raison de sa nationalité américaine.

Conformément aux recommandations des représentants de la diaspora, le ministre des Haïtiens vivant à l’étranger a annoncé la création prochaine d’une commission sur la double nationalité. Selon Jean Généus, cette commission devrait contourner les obstacles constitutionnels pour atteindre son objectif dans un meilleur délai.

Selon l’article 284-2 de la Constitution, un amendement obtenu par une législature « ne peut entrer en vigueur qu’après l’installation du prochain président élu ». Le même article stipule que « en aucun cas, le président sous le gouvernement de qui l’amendement a eu lieu ne peut bénéficier des avantages qui en découlent ».

Parallèlement à la commission sur la double nationalité, le ministre des Haïtiens vivant à l’étranger a annoncé l’organisation prochaine d’un forum sur l’investissement dans le cadre des dispositions devant concourir à l’intégration effective des membres de la diaspora.

La diaspora Haïtienne, qui évolue majoritairement en Amérique du Nord, est estimée à plus d’un million de personnes. Les transferts d’argent qu’elle effectue annuellement vers Haïti excèdent un milliard de dollars américains. [vs apr 14/07/06 13:40]