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Haïti : Saisie d’armes et de munitions dans un contexte sécuritaire fragile

P-au-P., 12 juil. 06 [AlterPresse] --- Les agents douaniers de la capitale ont procédé le mardi 11 juillet 2006, à une saisie d’une douzaine d’armes à feu de calibre 9 mm et d’environ 500 cartouches dans un container au bord de mer de Port-au-Prince, apprend l’agence en ligne AlterPresse.

Les autorités n’ont fourni à cette date aucun détail sur leur destination, ni n’ont apporté de précision sur l’identité de l’importateur.

Cette saisie survient à un moment où la situation sécuritaire est très préoccupante notamment dans la capitale, secouée par de nombreux actes de banditisme, dont des assassinats, l’enlèvement et la séquestration de personnes. Les cas d’assassinats et de kidnapping sont en hausse depuis mai 2006.

Dans un document soumis à AlterPresse le 7 juillet 2006, la Coordination de la campagne nationale pour la réduction de la violence déplore le laxisme des autorités de l’Etat et de la Mission des nations unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) face à l’augmentation des actes de violence en Haïti.

Aucune mesure n’est prise pour contrer les enlèvements, les assassinats, les conflits armés entre des groupes rivaux qui se battent pour le contrôle de portion de territoire. Les principales victimes demeurent la population civile, constate la coordination de la campagne nationale pour la réduction de la violence.

Les violences [plus d’une vingtaine de morts, plusieurs blessés, beaucoup de maisonnettes incendiées] enregistrées dans la nuit du 6 au 7 juillet 2006 à Martissant, banlieue Sud de Port-au-Prince, au cours desquelles des gangs armés se sont affrontés, interpellent la société et les organismes de défense des droits humains. Ces derniers pressent les autorités d’assumer leurs responsabilités face à la recrudescence des actes de violence dans la capitale.

Les violences de Martissant auraient coûté la vie à plus d’une quarantaine de personnes, selon les déclarations des résidents des zones concernés « Ti Bois, Gran Ravin ». La (MINUSTAH) avance, pour sa part dans un communiqué, que plus de 20 personnes, y compris des enfants, sont déjà mortes dans les affrontements.
Alarmée, la coordination de la campagne nationale pour la réduction de la violence réclame du Conseil supérieur de la police nationale (CSPN) des actions d’urgence visant à mettre un terme aux actes de brutalités dans la capitale.

Elle demande au ministère des affaires sociales et aux autres ministères concernés d’apporter aide et assistance aux familles victimes des affrontements.

Le 10 juillet 2006, un collectif d’organisations de défense de droits humains ainsi que des organisations sociales et politiques ont convié la population haïtienne à « sortir du silence et à vaincre la peur » aux fins de combattre la violence en nette recrudescence ces derniers mois en Haïti. Cette date coïncide avec le premier anniversaire de l’enlèvement suivi d’assassinat du poète-journaliste Jacques Roche le 10 juillet 2005.

La violence ne saurait être une solution pour résoudre les conflits, rappelle la coordination de la campagne nationale pour la réduction de la violence qui prône le dialogue entre les communautés en vue de régler leurs différends. [lf rc apr 12/07/06 15:30]