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Haiti-Rép. Dominicaine : Pour une diplomatie plus active

Par Lesly J. Débrosse [1]

Soumis à AlterPresse le 20 juin 2006

La fin de l’année 2005 et le début de l’année 2006 ont été riches en événements regrettables.

La diplomatie est comme la vitrine de tout pays. La diplomatie est l’ensemble des voies et moyens officiels par lesquels sont conduites les relations extérieures pacifiques des Etats.

Elle doit rechercher ces voies et moyens en vue de l’aboutissement des objectifs de politique extérieure d’un Etat, elle doit obéir à des normes de conduites préétablies laissant une liberté de manoeuvres et d’initiatives dans sa mise en oeuvre.

Nous devons avoir une diplomatie plus active, plus dynamique, plus représentative, plus administrative avec nos partenaires les Dominicains dans un environnement global pouvant contribuer avantageusement au développement économique et social de notre pays.

Nous devons envoyer en République Dominicaine des diplomates habiles, ayant du tact dans leurs relations, ils doivent user d’adresse et de subterfuges.

Nous devons renforcer les capacités d’intervention de l’ambassade et des Consulats.

Notre plan d’action devra nous permettre de nous affirmer davantage. Nous devons porter notre attention plus particulièrement sur le niveau de représentation. Nous devons avoir des hommes compétents.

Nous devons avoir des diplomates qui doivent savoir :

1) La Négociation

2) La Médiation

3) La procédure d’Enquête

4) La Concertation

Le diplomate doit jouer son rôle "d’Informateur" puisqu’il est chargé de s’informer et faire un rapport à l’Etat accréditant.

Les Fonctionnaires Consulaires sont chargés de l’amélioration des intérêts privés et des intérêts nationaux, la protection et la sauvegarde de ces mêmes intérêts dans toutes leurs dimensions de tous les Haïtiens vivant en République Dominicaine.

La Diplomatie ne s’improvise pas, elle a ses règles que chaque pays essaie d’adapter selon ses moyens.

Beaucoup de choses doivent se faire pour le rayonnement de notre diplomatie en République Dominicaine.

Nous devons nous rassurer entre autre sur les bonnes relations entre Haïti et la République voisine malgré nous devrions confronter certaines difficultés qui peuvent être résolues pour le meilleur de nos deux peuples. Il reste beaucoup à faire.

Nous devons initier une nouvelle approche, étant donné que nous n’avons pas une force de 100.000 hommes, ni une économie forte pouvant retenir nos ressortissants.

Nous devons avoir des diplomates d’une personnalité assez forte avec des paroles souples susceptibles de convaincre.

Nous devons prendre acte du fait que nos voisins de l’île Hispaniola n’ont pas vraiment les capacités d’accueil leur permettant d’intégrer dans de bonnes conditions le flux migratoire de nos ressortissants qui traversent la frontière illégalement.

Nous comprenons aussi que la République Dominicaine, pour répondre à certaines difficultés sectoriel1es de son économie, a besoin en partie de notre classe laborieuse.

Pour l’épanouissement de son développement plus positif et de sa croissance économique, elle a besoin de la collaboration de nos ressortissants aptes à travailler dans le domaine industriel, du tourisme, de 1’agriculture et de la construction.

Elle connaît déjà des pénuries de main d’oeuvre dans certains secteurs comme le bâtiment et les travaux publics.

Nous devons faciliter le recours à cette main-d’oeuvre d’une façon plus méthodique et plus administrative.

Elle n’a pas de politique d’immigration proprement dite, donc il faudra la mise en oeuvre d’une véritable intervention des deux Etats dans ce domaine.

Nous devrons établir des rapports visant à éliminer les pratiques discriminatoires, basés sur le respect et la dignité de nos ressortissants et contribuant à la relance d’une harmonisation de politiques d’immigration.

Il faudra poser des jalons d’une coopération bilatérale en matière de lutte contre les trafiquants haitiano-dominicains et l’immigration clandestine.

Dans ce contexte, je recommande la mise en place d’un mécanisme élargi qui permettra de procéder à des consultations et d’amé1iorer les problèmes frontaliers.

Il serait utile qu’une commission bipartite juge prioritaire la formation d’un conseil frontalier.

Une brève description des différents intérêts et préoccupations qui se manifestent montre c1airement que la question frontalière est très complexe.

Ce commerce bilatéral qui est un équilibre difficile pourtant incontournable devra réunir en un débat les ministres du commerce des deux pays

Il faudra que des mesures décisives soient adoptées pour la promotion commerciale bilatérale plus juste et libre dotée de mécanismes assurant à la fois 1a protection de l’environnement et l’instauration d’un développement plus durable.

L’absence de concertations entre les autorités des villes frontalières avoisinantes devra donner lieu au recensement des différents problèmes qui ont constitué des sources de conflits entre la population des deux nations malgré les liens harmonieux qui les unissent.

Les autorités administratives doivent affirmer leur volonté d’oeuvrer pour la consolidation des relations de bon voisinage. Il faudra une action conjointe pour la paix et l’intégration des deux peuples. Ils doivent participer à la stabilisation de 1a zone frontalière et au développement agro­industriel.

I1 faudra l’industrialisation et le développement durable de cette zone. Dans le cadre de la réalisation du concept que 1a frontière ne doit pas être considérée comme ligne de séparation des deux peuples et des deux Etats.

Au contraire elle doit être un facteur qui les solidarise, leur faire partager et assumer un destin commun.

Les deux Etats doivent s’engager à développer une coopération économique et commerciale.

Cet objectif commun rendra la coopération plus attractive pour les deux pays. Comme le montrent les exemples cités ci-dessus, tous ces projets seront soumis à la signature d’un accord bilatéral.


[1Ex -Consul Haïtien de Dajabon, RD - Actuel consul général d’Haiti au Mexique