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Un missionnaire canadien quitte Haiti après avoir subi un enlèvement

P-au-P., 27 juin. 06 [AlterPresse] --- Le missionnaire canadien, Ed Hughes, libéré samedi soir (24 juin 2006) après une semaine de séquestration, a laissé Haiti le 26 juin en direction du Canada, rapporte Canadian Press.

« Je ne sais pas quoi faire et j’ignore à quel moment je reviendrai », a déclaré Hugues avant de prendre place à bord d’un avion.

Agé de 72 ans, le missionnaire canadien a été kidnappé la semaine dernière à Cabaret, au nord de Port-au-Prince, après que des hommes armés eurent fait irruption dans l’orphelinat qu’il a fondé.

Les preneurs d’otage ont mis à sac l’orphelinat. Ils ont emporté des ordinateurs et d’autres appareils électroniques au cours de cette opération.

Selon la presse canadienne, le missionnaire a été libéré grâce au versement d’une rançon. Le quotidien Hamilton Spectator fait état du paiement de 2000 $ US par Ted, le fils de Hugues, qui vit à Ottawa.

Ed Hugues a expliqué qu’il aurait aimé demeurer sur place, mais qu’il préférait partir afin d’éviter de se faire kidnapper à nouveau et aussi pour protéger son orphelinat face à toute demande de rançon.

« Je n’ai pas d’argent, ils doivent comprendre cela ou ils vont continuer d’essayer de m’enlever ou de faire du tort à mes enfants », a-t-il dit.

Hugues a confié que son orphelinat parvient avec difficulté à nourrir près de 150 enfants et à en envoyer 80 autres à l’école.

« Ce sont les enfants les plus pauvres au monde, et ils ont assez de problèmes comme ça », a ajouté le missionnaire.

L’enlèvement du missionnaire canadien s’est produit dans un contexte de recrudescence de l’insécurité à Port-au-Prince et ses environs. Durant le seul mois de mai 2006, la police nationale a recensé une vingtaine de cas d’enlèvements.

D’autre part, entre le premier mai et le 15 juin, 9 policiers ont été abattus par des individus armés.

Le président du sénat, Joseph Lambert, estime que l’insécurité dans les bidonvilles à Port-au-Prince doit être adressée dans le cadre d’un plan global. Les dirigeants doivent utiliser la loi pour sévir contre les bandits et le parlement est prêt à accompagner l’exécutif, déclare-t-il.

Le sénat doit se pencher cette semaine sur la reconduction de Mario Andrésol à la tête de la police. [gp apr 27/06/2006 01:00]