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Haïti : Des armes aux oeuvres d’art

P-au-P., 26 juin 06 [AlterPresse] --- La semaine de la Sculpture pour la paix, clôturée ce 26 juin à Port-au-Prince en présence de plusieurs centaines de personnes, a occasionné la création de 6 pièces, réalisées à partir d’armes à feu hors d’usage et d’autres objets de récupération, a constaté AlterPresse.

L’atelier de sculpture a été organisé sur la cour du Musée du panthéon national haïtien (MUPANAH), dans le cadre de du 4e forum transculturel d’art contemporain, organisé par la Fondation AfricAméricA de concert avec d’autres organismes, dont la section Démobilisation, désarmement et réinsertion sociale (DDR) de la Mission des Nations-Unies pour la Stabilisation d’Haiti (MINUSTAH).

Les artistes sculpteurs au nombre de quatre (3 haïtiens et un togolais), ont, par leurs œuvres, appelé à la paix, au moment où l’on assiste à une recrudescence d’actes de violences dans la capitale.

L’artiste togolais Kossy Assou, estime que l’objectif de la Sculpture pour la paix est atteint, puisque le public s’est déplacé quotidiennement pour assister aux travaux des artistes au MUPANAH.

« Durant toute la semaine, des jeunes sont venus nous voir et nous ont posé beaucoup de questions. Le travail de sensibilisation a été fait », se félicite Asson.

Frantz Jacques, Gyodo de son nom d’artiste, encourage les initiateurs à continuer dans cette voie. « La paix est indispensable dans le pays et nous en avons tous besoin ».

Gyodo se dit prêt à apporter sa contribution en tant qu’artiste, à tout processus qui vise à lutter contre la violence en Haïti.

La MINUSTAH a profité du 4e forum transculturel d’art contemporain pour activer le programme DDR. « La formule privilégiée est la sensibilisation », précise Desmond Moloy, chef de la section démobilisation dans la mission de paix.

« Sans changer les mentalités, il sera impossible de récupérer les armes des mains des groupes armés », soutient Moloy. Il croit que Haïti peut compter avec les artistes pour mettre fin au cycle de la violence qui la secoue depuis septembre 2004.

« La Sculpture pour la paix offre la possibilité de changer la mentalité des Haïtiens », dit-il. « Le cadre culturel est le cadre le plus fort en Haïti, les artistes sont fameux », justifie-t-il. [lf gp apr 26/06/06 20:00]