P-au-P, 26 juin 06 [AlterPresse] --- Environ une semaine après son enlèvement à Port-au-Prince, le missionnaire canadien, Ed Hughes, a été libéré samedi soir (24 juin 2006), rapporte Radio Canada.
Une rançon de 2000 dollars américains aurait été versée aux ravisseurs à la suite d’intenses négociations, selon la même source.
Agé de 72 ans, le missionnaire canadien a été kidnappé la semaine dernière à Cabaret, au nord de Port-au-Prince, après que des hommes armés eurent fait irruption dans l’orphelinat qu’il a fondé.
Les preneurs d’otage ont mis à sac l’orphelinat. Ils ont emporté des ordinateurs et d’autres appareils électroniques au cours de cette opération.
Au départ, une rançon de 45 000 $US a été réclamée en échange de la libération du missionnaire. Cette somme a été par la suite ramenée à 10 000 $ américains.
L’enlèvement du missionnaire canadien s’est produit dans un contexte de recrudescence de l’insécurité à Port-au-Prince et ses environs.
Durant le seul mois de mai 2006, la police nationale a recensé une vingtaine de cas d’enlèvements, dont un professeur à l’Université Burel Descopain survenu le 29 mai 2006, à son domicile (Delmas 31, secteur nord) , puis relâché le 2 juin par ses ravisseurs.
La police est elle aussi victime de la vague d’insécurité qui frappe le pays. Entre le 11 et le 15 juin 2006, 4 policiers ont été abattus par des individus armés. Au mois de mai 2006, l’institution policière a enregistré l’assassinat de 5 de ses membres.
Le président de L’assemblée nationale, le sénateur Joseph Lambert, établit une liaison entre la montée de l’insécurité et le renouvellement du mandat de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (MINUSTHA) et le choix par le pouvoir exécutif de reconduire l’actuel chef de la police nationale, Mario Andrésol.
Dans le premier cas, l’insécurité est « politique (programmée) », dit Joseph Lambert, et dans le second, des groupes qui semblent être hostiles a Andrésol veulent défier la police et prouver son incapacité à réagir, sans oublier aussi le banditisme lié aux problèmes socio-économiques, explique-t-il.
A cet égard, l’examen s’annonce extrêmement difficile cette semaine pour Mario Andrésol qui devra convaincre le sénat cette semaine sur sa capacité à diriger la police, prévient le président du Grand corps.
L’insécurité dans les bidonvilles à Port-au-Prince doit être adressée dans le cadre d’un plan global, déclare le sénateur Lambert. Les dirigeants doivent utiliser la loi pour sévir contre les bandits et le parlement est prêt à accompagner l’exécutif, estime le président de l’assemblée nationale. [do gp apr 26/06/2006 15 :30]