Par Patrick Eliancy
Miami, 26 juin. 06 [AlterPresse] --- La montée de l’insécurité à Port-au-Prince, est l’une des principales préoccupations exprimées par les participants au sommet sur le développement du tourisme en Haiti.
L’inspectrice générale de la police, Gessie Cameau Coicou, qui intervenait le 24 juin au sommet, a tenté de rassurer la diaspora, soulignant que les autorités travaillent dans le but de faire échec aux groupes armes, malgré les conditions difficiles de fonctionnement de la police.
Pour Gessie Cameau Coicou, « l’insécurité dans le pays est une perception quasi générale nourrie par les compatriotes qui vivent à l’extérieur d’Haiti. Cette perception, ajoute-t-elle, est alimentée malheureusement, par le presse haïtienne et relayée par la population ».
Outre quelques quartiers de Port-au-Prince, le reste du pays est calme, declare l’inspectrice générale de la police.
De son coté, le président de L’assemblée nationale, le sénateur Joseph Lambert, établit une liaison entre la montée de l’insécurité et le renouvellement du mandat de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (MINUSTHA) et le choix par le pouvoir exécutif de reconduire l’actuel chef de la police nationale, Mario Andrésol.
Dans le premier cas, l’insécurité est « politique (programmée) », dit Joseph Lambert, et dans le second, des groupes qui semblent être hostiles a Andrésol veulent défier la police et prouver son incapacité à réagir, sans oublier aussi le banditisme lié aux problèmes socio-économiques, explique-t-il.
A cet égard, l’examen s’annonce extrêmement difficile cette semaine pour Mario Andrésol qui devra convaincre le sénat cette semaine sur sa capacité à diriger la police, prévient le président du Grand corps.
L’insécurité dans les bidonvilles à Port-au-Prince doit être adressée dans le cadre d’un plan global, déclare le sénateur Lambert. Les dirigeants doivent utiliser la loi pour sévir contre les bandits et le parlement est prêt à accompagner l’exécutif, estime le président de l’assemblée nationale.
Depuis quelques semaines, on constate une résurgence des actes de violence dans le pays. Le Kidnapping redevient monnaie courante, tandis que les assassinats sont légion, pour des motifs non déterminés.
Durant le seul mois de mai 2006, la police nationale a recensé une vingtaine de cas d’enlèvements, dont un professeur à l’Université Burel Descopain survenu le 29 mai 2006, à son domicile (Delmas 31, secteur nord) , puis relâché le 2 juin par ses ravisseurs.
La police est elle aussi victime de la vague d’insécurité qui frappe le pays. Entre le 11 et le 15 juin 2006, 4 policiers ont été abattus par des individus armés. Au mois de mai 2006, l’institution policière a enregistré l’assassinat de 5 de ses membres. [pe gp apr 26/06/2006 07:00]