P-au-P., 22 juin 2006 [AlterPresse] --- Les États-Unis d’Amérique envisagent d’assister le gouvernement haïtien, la Mission de stabilisation des Nations unies en Haïti (Minustah) et l’Organisation des États américains (Oea) dans « l’achèvement des élections locales ».
L’ambassadrice Janet A. Sanderson l’a annoncé lors d’une allocution devant les membres de l’Association haïtiano-américaine de commerce (Amcham), dans un hôtel situé dans la banlieue est de Port-au-Prince, dans la soirée du 22 juin 2006.
Le Conseil électoral provisoire n’est toujours pas en mesure d’avancer une nouvelle date pour la tenue des élections municipales et locales, fixées initialement au 18 juin 2006. Le financement de ces joutes - qui devrait coûter 13 millions de dollars, selon certaines informations - constitue le principal souci de l’organisme électoral.
La diplomate américaine affirme que son pays s’associera à la nouvelle administration Haïtienne en vue d’améliorer « la capacité des autorités locales à fournir les services à leurs populations ».
Janet A. Sanderson promet également une assistance technique (des États-Unis) au Parlement Haïtien « de manière à l’aider à remplir ses obligations constitutionnelles ».
Rappelant que la solution aux divers problèmes qu’affronte Haïti passe par « une fondation solide pour la démocratie », Sanderson a renouvelé la volonté de son pays de « travailler avec le président Préval et son premier ministre Alexis », pour que ces derniers puissent atteindre les objectifs cruciaux qu’ils se sont fixés.
L’ambassadrice faisait ici référence à de récents engagements (verbaux) pris par le chef d’État d’Haïti concernant, notamment, la création et la consolidation des institutions prévues par la Constitution, « la décentralisation des pouvoirs du gouvernement », l’implémentation du dialogue national et l’amélioration du « climat d’investissement ».
« Ce sont des promesses contre lesquelles l’histoire et le peuple haïtien jugeront le président Préval durant son passage au pouvoir », a martelé Janet A. Sanderson.
La diplomate a fait état, par ailleurs, d’un « gros effort qui se fait au niveau du congrès américain en vue de prendre en considération des lois préférentielles en faveur d’Haïti ».
Ce dîner-débat, organisé en son honneur par la Amcham, a été l’occasion pour Janet A. Sanderson de rappeler que son pays a tenu ses engagements (financiers) envers Haïti.
« Du montant de 1 milliard cent mille dollars promis pour le Cadre de Coopération Intérimaire, plus de 960 millions de dollars ont été déjà dépensés en Haïti. Plus de 500 millions de dollars de ce montant proviennent de mon pays à lui tout seul », s’est félicitée Janet Sanderson.
Rappelant que « les États-Unis représentent le plus grand bailleur de fonds en Haïti », Janet Saderson a fait savoir que « cela va continuer ».
L’ambassadrice a fait état d’un « gros effort, qui se fait au niveau du congrès américain, en vue de prendre en considération des lois préférentielles en faveur d’Haïti, en ce qui a trait à l’exportation du textile ».
Sanderson s’est gardée d’anticiper sur les résultats de ces discussions, précisant toutefois que l’aboutissement de celles-ci « permettrait de créer des milliers de nouveaux emplois en Haïti ».
Janet Sanderson a intitulé son discours « Haïti et les États-Unis, un nouveau départ ».
Les ambassadeurs des États-Unis d’Amérique, nouvellement arrivés en Haïti, sont souvent invités par l’Association haitiano-américaine de commerce à ce genre de prestation, prenant parfois l’allure d’envolées lyriques et incisives.
A la différence de ses prédécesseurs, Janet Sanderson a choisi - pour le moment - un ton plus mesuré.
« J’ai également appris que c’est une tradition de lancer des grenades, de manière verbale, lors d’événements comme celui-ci. Je ne suis pas ici pour faire cela - ou du moins, pas encore », a-t-elle lancé en lever de rideau. [vs apr 22/06/2006 18:55]