P-au-P., 21 juin 06 [AlterPresse] --- Le ministère de la justice a entrepris, depuis le 14 juin 2006, une série de rencontres avec divers acteurs du système judiciaire, en vue d’apporter des solutions aux problèmes de fonctionnement de l’appareil de la justice.
Le garde des sceaux de la République d’Haïti, René Magloire, s’est déjà entretenu avec 13 des 16 commissaires du gouvernement, assistés de leurs collaborateurs, sur les difficultés, les faiblesses du système ainsi que sur les priorités d’un nouveau plan d’action, axé sur la crédibilité et l’accessibilité de la justice haïtienne, lit-on dans un communiqué transmis à AlterPresse le 20 juin 2006.
Au terme de ces rencontres, les participants ont convenu de la nécessité de mettre l’accent sur un contrôle plus serré des Officiers d’Etat civil, un plus grand respect des délais prescrits par la loi en matière pénale, une inspection plus systématique des centres de détention et une meilleure collaboration entre magistrats et policiers en vue de changer l’image de la justice.
Le ministère prévoit d’autres rencontres avec des doyens, des bâtonniers, des organismes de la société civile, pour discuter, échanger et décider d’un ensemble de mesures au bénéfice du système, souligne le ministère.
La machine judiciaire est vivement critiquée par des organisations de la société civile, de simples citoyens et même par la Police Nationale d’Haïti (PNH), auxiliaire de la justice.
Les autorités policières dénoncent le fait que des juges auraient libéré des criminels contre de fortes sommes d’argent. De paisibles citoyens ont payé de leur vie, l’élargissement des criminels par des juges corrompus, soutient le commandement de la police.
A la veille de l’entrée en fonction du président René Préval, le 14 mai dernier, le Comité Coordinateur du Forum Citoyen pour la Réforme de la Justice (qui regroupe un ensemble d’institutions de droits humains) avait soumis à l’exécutif « un pacte pour la réforme de la justice ».
Cette plate-forme avait estimé que « le processus de la réforme de la justice ne peut se concentrer exclusivement sur des réformes partielles, à partir du Ministère de la Justice (...) ».
« La réforme de la justice participe à la réforme de l’Etat et à la transformation sociale par l’établissement de nouvelles pratiques démocratiques et institutionnelles », avait préconisé le Comité en souhaitant « une réflexion participative » qui garantisse la « légitimité » et l’ « application dans la société haïtienne et dans le système judiciaire en particulier », des mesures adoptées. [lf gp apr 21/06/06 22:00]