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Haïti / Téléphonie mobile : température toujours au pic

P-au-P., 09 juin 06 [AlterPresse] --- Le directeur général du Conseil national des télécommunications (CONATEL), Marcelin Montaigne, avait agité, le 6 juin dernier, la menace de sanction contre la Digicel en raison de l’utilisation par celle-ci d’un code jamaïcain sur le territoire haïtien.

Dans une note de mise au point publiée le 7 juin, la compagnie de téléphonie mobile a réfuté l’allégation d’utilisation illégale de ce code.

Selon la Digicel, « depuis décembre 2005, après trois années de débats, un groupe d’experts internationaux commissionné par l’UIT a conclu que la pratique d’utiliser un MCC/MNC (identification du pays de rattachement / réseau de rattachement) dans plus d’un pays ne serait plus interdite ».

La Digicel affirme qu’ « elle fonctionne et fournit tous ses services dans le strict respect des règlements en vigueur et des normes internationales établies ».

La compagnie de télécommunications mobiles indique par ailleurs que l’utilisation d’un MCC/MCN dans plus d’un pays ne crée pas un avantage compétitif pour Digicel. Elle déclare n’être pas le seul opérateur qui emploie un MCC/MNC dans plus d’un pays.

« L’utilisation d’un MCC/MNC dans plus d’un pays ne soulève pas de soucis pour la sécurité internationale, ni non plus pour la facturation, taxation ou la fraude », souligne la Digicel.

Cette précision tranche avec celle du directeur du CONATEL qui avait déclaré, nous citons : « Nous sommes un Etat souverain et nous ne pouvons accepter l’utilisation d’un code attribué à un autre pays autre que chez nous », fin de citation.

Deux autres entreprises (de téléphonie mobile) concurrentes de la Digicel, la COMCEL et la Haitel, avaient précédemment exprimé une position similaire à celle tenue par le numéro 1 du CONATEL à propos de l’utilisation du code Jamaïcain.

La concurrence, provoquée sur le marché de la téléphonie mobile par le lancement en grande pompe des activités du géant régional Digicel, le 3 mai 2006, a eu très vite pour effet de forcer les autres compagnies de téléphonie mobile à revoir leur base de tarification et à offrir un certain nombre d’ « avantages » à leur clientèle.

Malgré tout, les consommateurs souffrent de la non - matérialisation de l’interconnexion (entre les réseaux Digicel / Comcel et Digicel / Haïtel).

Une nouvelle date, soit le 7 juin 2006, avancée par le CONATEL pour les premiers tests et installations techniques relatifs à l’interconnexion entre deux des opérateurs (concurrents), la Digicel et la Comcel, n’a pas été respectée.

La Digicel s’était refusée à signer un protocole d’accord proposé par le CONATEL, à l’issue d’une réunion le 30 mai dernier, avec les deux opérateurs (de téléphonie mobile).
Le troisième opérateur privé, la Haïtel, s’était tout bonnement retiré de la table des négociations. Marcelin Montaigne dit espérer que la Haitel reviendra très bientôt sur sa décision.

« Interconnexion, oui. Dans l’ordre, oui, mais avec le même traitement pour tout le monde », avait lancé le 26 mai dernier le directeur général de la Haïtel.
Se disant conscient de l’importance de l’interconnexion pour ses clients, Franck Ciné avait déclaré que « tout ce que nous réclamons, c’est une compétition loyale et un traitement égal pour tous les opérateurs de téléphonie de la part de l’Etat Haïtien ».

En avançant une première date butoir pour l’interconnexion, soit fin mai 2006, le directeur du CONATEL avait martelé qu’aucune compagnie ne pouvait se soustraire à l’exigence de l’interconnexion, avant de garder par la suite un profil plutôt bas. [vs apr 09/06/06 19:40]]