Par Marc Antoine Archer [1]
Soumis a AlterPresse le 4 juin 2006
« Eh ! Oui, les mêmes causes ont produit les mêmes effets sur toute la surface de la planète... »
Jean Price-Mars, Ainsi parla l’oncle
Le XXIème siècle, disait-on, serait le siècle des conflits identitaires. Les premières années du présent siècle ont commencé à le montrer. Cependant, quoique vrai, un autre protagoniste s’est faufilé au devant de la scène : l’Energie, et un constat : l’épuisement (imminent ou à moyen terme) des ressources énergétiques fossiles. Dans certains cas viennent se greffer d’autres éléments : La pauvreté, le contrôle idéologique des ressources et les conflits identitaires. On peut penser à la Bolivie, au Venezuela, à l’Iran, à l’Irak, etc.
Les faits sont là . La gravité de la situation a obligé au G-8 de consacrer son prochain sommet du mois de juillet à Saint Pétersbourg (Russie), à « La Sécurité énergétique mondiale ». D’après le Vice-Premier Ministre russe M. Dimitri Medvedev (et responsable de la gestion énergétique), le G-8 compte « élaborer une politique de sécurité énergétique qui garantirait l’approvisionnement de la planète en différents types d’énergie à des prix acceptables et avec un risque minimal pour l’environnement ». J’imagine que la Russie, s’étant érigée ces derniers temps en un « Empire de l’Energie », grâce à ses ressources et à ses réserves prouvées, en pétrole, en gaz et en charbon, a l’intention de se transformer en responsable et co-leader de cette nouvelle politique.
Partout, on s’affole, on réfléchit, on anticipe ou on essaie d’anticiper. Véhicules flexibles ou complètement propres, voitures hybrides, initiatives de maîtrise de la consommation, production énergétique propre, etc. sont les éléments parlants de cette nouvelle situation. Partout. Sauf chez nous. Au moment de finaliser cet article, le Premier Ministre Français dans une conférence de presse, à Chartres, expliquait ce premier juin, que « Pour rompre avec la consommation de pétrole et renforcer notre indépendance énergétique, nous avons donné un coup d’accélérateur au développement des biocarburants et aux recherches sur la voiture propre. Nous soutenons le recours à l’énergie solaire, nous installons le réacteur nucléaire de troisième génération ». D’après lui, la mise sur pied d’une Commission Energie devrait aider son Gouvernement à orienter ses choix énergétiques. Ladite commission aura à produire un rapport permettant de dégager à l’horizon 2030 et 2050 « un ensemble d’orientations opérationnelles et de préconisations de politique publique en matière d’offre d’énergie. »
L’histoire des sociétés, dit-on, est aussi et surtout l’histoire de leur relation à l’énergie. « Chacune d’elles construit un système énergétique qui lui est propre, étroitement dépendant des particularités du milieu naturel, des acquis scientifiques et techniques, de la structure sociale, économique, juridique, politique. Avec la révolution industrielle et l’élargissement des échanges, les systèmes énergétiques changent peu à peu d’échelle pour finalement concerner toute la planète. » En ce sens, s’établit un modèle, un paradigme qui établit les modes de fonctionnement des différents systèmes et module les interactions.
En Haïti, et il ne pourrait être autrement, nous ne pouvons nous échapper à cette logique. Cependant, vu l’atrophie du sens de la prévision chez nous, le fait est que la situation énergétique s’est dégradée jusqu’au point où on se demande s’il existe une solution ou si simplement on peut envisager la possibilité lointaine d’une certaine amélioration. En ce sens, au fil de mes articles, ces deux dernières années, j’ai voulu apporter ma contribution en essayant de :
Faire comprendre que seul le concours, l’implication de tous les acteurs sociaux, peut faciliter l’émergence de solutions à la problématique énergétique du pays.
Transmettre mes préoccupations citoyennes sur les mauvais réflexes développés au long de notre histoire de peuple,
o Sur les mauvais gestes que nous réalisons de façon individuelle et collective, de façon quotidienne,
o Sur la mentalité technologique développée par notre société, cultivée par nos élites, entretenue par elles et, complètement inappropriée à la conjoncture mondiale.
En définitive, j’ai voulu faire voir que l’utilisation inadéquate de nos différentes ressources (naturelles, humaines) ne peut nous conduire qu’à la disparition, collective. J’ai voulu aussi, durant ces dernières années, souligner et insister sur l’importance que peut revêtir pour nous, la construction d’un système énergétique propre à Haïti, l’élaboration d’un modèle autochtone. Ces différents articles ont essayé et essaient d’attirer l’attention de l’Haïtien sur le rôle de l’énergie dans une société qui, malgré tout, et, malgré nous, se trouve en plein 21ème siècle.
J’imagine révoltant, et je suppose que vous serez nombreux à partager ce sentiment avec moi, le fait que la capitale d’un pays, quelque soit son degré de développement économique, passe plus de 23 heures par jour sans électricité et, parfois, arrive à compléter un cycle de 24 heures avec une production d’énergie électrique nulle, de la part des opérateurs du réseau. L’impact émotionnel est tel que l’habitant de cette ville, développe une série de phobies, de réactions psychologiques dont les conséquences peuvent être difficiles à prévoir. Conçus dans le black-out, nés dans la même situation, ayant grandi et menant une « vie normale » dans la même situation, anormale, de black-out quasi-permanent, difficilement on peut s’imaginer, même à long terme, un changement dans cette situation. On a alors tendance à s’ancrer, physiquement et mentalement, dans le sous-développement, dans la peur de la transformation, dans l’angoisse du devenir. Et, malheureusement pour nous, cela constitue la normalité, notre NORMALITE.
Rien qu’à regarder les manifestations qui ont eu lieu les mois de mars, d’avril et de mai en Haïti, autour de la hausse des produits pétroliers, des critiques émises par certains acteurs sociaux à l’encontre des responsables énergétiques, on se rend compte de la gravité de la situation et de la faible capacité de réaction des décideurs énergétiques du pays :
Services énergétiques fortement déficitaires durant ces dernières semaines provoquant l’interruption du service durant des heures, des jours (Parfois 4 ou 5 jours consécutifs).
Installation à la bougie, face aux yeux du monde entier, des nouveaux parlementaires. Une insulte aux élus, une insulte aux Institutions du pays.
La souffrance infligée aux invités à la prestation de serment du nouveau Président, sous forme de « Torture Thermique ».
Dans une telle situation, quelle doit être la position du citoyen ? La critique systématique ? Le boycott à l’administration ? La réponse est simple : Exiger que l’Etat assume sa responsabilité et demander :
D’abord une Explication (Analyse de la conjoncture, des causes et des conséquences)
Ensuite un Projet (Description complète de la situation. Analyse et recherche de consensus autour du projet)
Explication du Projet
Puis un Plan d’Action (Définition claire des différentes actions, les prévisions à court, moyen et long terme. Les conséquences des actions. Les moyens de financement)
Enfin un Programme d’Actions à réaliser et le calendrier d’application.
Le citoyen, lui aussi, doit se sentir impliqué dans cette lutte et doit s’engager, de façon claire, cohérente, HONNàŠTE, somme toute, de façon citoyenne, patriotique. Les principes de base devant régir les relations Etat-Citoyen-Consommateur, devraient être alors :
1- Un Principe d’Accès Démocratique à l’Energie : L’Energie est un bien, un bien public. L’accès aux services énergétiques de base doit être garanti à tout Haïtien.
2- Un Principe de CoResponsabilité : L’Energie a un coût. Tout Haïtien jouissant des services énergétiques, a l’obligation citoyenne d’assumer les coûts associés à la production desdits services.
a. L’Etat a l’obligation d’assurer à tout Haïtien les services énergétiques de base, dans des conditions de sécurité, de fiabilité et de qualité de service.
3- Un Principe de Consommation Responsable et d’Efficacité Energétique :L’utilisation des ressources énergétiques produit un impact sur l’environnement physique et social. La minimisation dudit impact correspond aussi bien à l’Etat qu’aux propres citoyens.
a. Les utilisateurs de services énergétiques, aussi bien l’Etat que les citoyens, ont le devoir de consommer les ressources environnementales utilisées à cet effet, de façon responsable, d’en faire un usage non abusif et optimisé.
Il nous faut savoir, en tant que citoyen, donc de façon individuelle et, en tant que société, donc de façon collective :
1- Les ressources locales dont nous disposons (Inventaire)
2- Nos besoins énergétiques réels, présents et futurs (Analyse prospective, prévisionnelle)
3- Les ressources que nous voulons consommer (Nos choix énergétiques)
4- Les ressources que nous pouvons et que nous devons consommer (Durabilité)
a. Comment les consommer
b. Quelles priorités accorder à la consommation
i. Décentraliser la production
ii. Maîtriser la consommation
Certains faits exceptionnels caractérisent la crise énergétique d’Haïti :
La pression sur nos ressources ligneuses.
L’omniprésence du « Black-out ».
Le taux excessivement bas de l’électrification du territoire.
La capacité extrêmement limitée de génération de ressources financières.
La faible gestion des besoins et des ressources (Transport - Législation - Normes techniques - Analyse)
Dans tous les cas, les solutions existent. En réalité, aucun obstacle technologique ne nous empêche de résoudre nos problèmes énergétiques. Cependant, l’absence d’une culture de l’entretien ainsi que le manque du sens de la planification, aussi bien que notre individualisme proverbial, nous empêchent d’aborder les solutions de façon résolue.
En ce qui concerne la pression sur nos ressources ligneuses, la solution n’est qu’une bonne gestion forestière, indexée, forcément sur la résolution de notre problème de la propriété de la terre. Et, dans le cas de l’électricité, il s’agit d’apprendre à gérer notre production électrique car le secteur de l’électricité du pays fait face à l’un des plus grands défis de son histoire. Le réseau a une capacité énormément limitée, et, la demande s’est accrue en raison surtout de l’augmentation de la population. En plus, la puissance installée s’est même détériorée durant ces années d’où un déficit dans l’offre énergétique. En conséquence, les entreprises, les particuliers mêmes, tendent à rechercher, individuellement la satisfaction de leurs besoins. Cela nuit encore plus le pays, en augmentant les coûts de production de biens et de services. D’où une perte considérable de compétitivité, un appauvrissement des acteurs économiques. En ce qui a trait au taux d’électrification du pays, à la capacité de génération de ressources ou à la gestion des besoins et des ressources, il est clair qu’il faut absolument repenser le système énergétique du pays.
Dans le cas de l’énergie électrique, paradigme de la situation de crise que nous vivons, les quatre étapes de fonctionnement du secteur sont atteintes et sont en crise :
1- La Génération
Très peu diversifié, notre bouquet énergétique est l’un des plus pauvres du continent.
2- Le Transport
Généralement, ces sources de production produisent de façon centralisée et à des centaines de Km de séparation des centres de consommation. Des réseaux d’évacuation et des lignes de transport sont donc nécessaires de façon à ce que l’énergie électrique soit disponible dans les points de consommation.
3- La Distribution
Il s’agit de réseaux soumis à de fortes contraintes et dans un état parfois déplorable.
4- La Commercialisation
Quatrième échelon de la structure énergétique. L’énergie a un coût et personne ne peut utiliser les biens énergétiques sans satisfaire les coûts associés à sa production. La structure de commercialisation permet de remplir cette fonction.
Les quatre secteurs sont affectés par la crise que traverse le pays, crise conjoncturelle et crise structurelle que le pays aura du mal à résoudre si ce n’est qu’avec l’apport de tous les acteurs. La solution doit être basée sur des éléments autochtones. Je disais déjà , et je le reprends, face à ce panorama, il est opportun de penser à trouver des moyens autochtones (l’importation de modèles énergétiques allochtones ne peut aucunement nous servir) de fonctionnement et de faire des choix judicieux, pertinents au niveau des investissements, des politiques à implémenter dans le cadre de la satisfaction des impératifs, des contraintes énergétiques qui se présentent :
Sécurité dans l’approvisionnement.
Suffisance de ressources économiques pour satisfaire la demande ;
Contrôle des différents coûts stratégiques associés à l’énergie.
Recherche d’Autonomie au niveau de la production.
Minimisation des Impacts produits sur l’Environnement
Satisfaction des besoins énergétiques de la totalité de la population
Compétitivité de l’économie du pays (La compétitivité d’Haïti, du point de vue énergétique, devra être celle de l’élaboration de biens et de services à un coût énergétique minimum, ayant internalisé tous les coûts environnementaux)
o Réduction de la facture énergétique
o Réduction du coût énergétique lié à la production
o Consommation Responsable (Eduquer la consommation)
Et, notre système énergétique se trouve soumis à trop de contraintes, à savoir :
a- Dépendance totale vis-à -vis des sources extérieures d’approvisionnement en produits pétroliers.
b- Forte dépendance des ménages vis-à -vis des ressources ligneuses pour satisfaire leurs besoins thermiques.
c- Faible contrôle réglementaire existant sur le marché de l’énergie.
d- Absence de contrôle du flux de bois énergie sur le circuit énergétique urbain et métropolitain.
e- Faible niveau d’efficacité lié aux équipements utilisés.
f- Difficultés liées aux subventions des énergies de substitution (gaz butane, pétrole).
g- Faible capacité de génération de ressources économiques autour de l’électricité ou autour des ressources énergétiques en général.
h- Utilisation non soutenable des ressources énergétiques autochtones.
Haïti ne peut ni ne doit renoncer à créer des conditions de bien-être pour la totalité de sa population et, en ce sens, la satisfaction énergétique, en commençant par les besoins de base pour arriver à compléter toutes les filières existantes, est le premier pas, la première étape de la transformation du pays. Il faut donc « Faciliter la mise en place d’une couverture énergétique capable de satisfaire les besoins globaux de la population haïtienne ».
Ces derniers temps, les faits sont probants, l’Etat haïtien, se trouve dans l’impossibilité, avec ses moyens actuels, de couvrir les besoins en électricité du pays. Ni même de la capitale. Le recours à des Institutions étrangères, à des pays amis, quoique offrant un soulagement immédiat, ne fera qu’aggraver la situation sur le long terme si un travail de base n’est pas entrepris. En ce sens, l’aide, l’assistance économique doit être considéré autrement. Evitons par exemple, que PetroCaribe ne soit l’arbre qui nous cache la forêt. Nous n’avons même pas suffisamment de groupes de production pour utiliser le combustible qui peut nous être donné en cadeau. Quel va être le plan d’utilisation de ce combustible ? Qui va administrer ces ressources ? Trouvons une alternative à la subvention des Institutions Internationales pour l’achat de combustible. Travaillons pour que des professionnels, connaissant le pays, techniquement crédibles utilisent leur temps, leurs capacités, leurs compétences de façon à doter le pays d’un système énergétique performant basé sur les services énergétiques de proximité, sur la décentralisation et la minimisation de l’impact sur l’environnement aussi bien physique que social.
Malgré le caractère répétitif de mes recommandations, je ne peux m’empêcher de redire que nous devons apprendre à gérer nos priorités, en planifiant sur le moyen et sur le long terme. Si en plus nous prenons en considération la conjoncture mondiale et la prévision des scénarios énergétiques futurs, de plus en plus complexes, nous aboutirons à la conclusion que nous devons, de même que les autres pays à ressources économiques limitées, ou très limitées, apprendre à compter de moins en moins sur la générosité internationale pour satisfaire nos besoins en produits pétroliers. De ce fait, la tutelle de l’USAID ou de l’ACDI, du GTZ, la collaboration et l’appui de PetroCaribe ne feront que nuire à notre développement, à la transformation du pays, surtout si l’approche de nos décideurs ne change pas. Il faut donc éviter de s’entendre dire des phrases du genre : « Vous demandez l’aide internationale et vous voulez éviter la mise sous tutelle ».
Nous devons apprendre à compter sur nos propres moyens, de façon générale, et, exceptionnellement, sur la collaboration étrangère, pour gérer nos besoins énergétiques et créer une structure énergétique propre (autochtone), appropriée à nos besoins, pouvant satisfaire nos attentes, et basée sur :
Les services de proximité
La sécurité et la fiabilité dans l’approvisionnement
La disponibilité des ressources
L’accès démocratique aux services énergétiques
Et ainsi créer une culture de l’énergie axée sur les Energies et les Technologies Propres (non polluantes).
Un mode de fonctionnement optimal pourrait être celui déjà présenté dans un article précédent, dans lequel l’accent était porté sur le rôle fondamental que doit jouer le Pouvoir Local dans la structure énergétique du pays, qui devrait être une structure décentralisée, municipalisée et permettant le contrôle citoyen de la Gestion de l’Energie grâce au développement des services de proximité. Le diagramme de fonctionnement pourrait donc être celui-ci :
Pourquoi doit-on commencer à agir, dans le bon sens ? Toutes les analyses réalisées par les Grandes Institutions s’occupant de l’énergie, abondent dans le sens de forcer les Gouvernements, surtout des pays pauvres, à mieux gérer leur système énergétique. En ce sens, Claude Mandil, Directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie, publiait, l’année dernière, ces réflexions dans un article :
« ...On ne réduira sans doute que très peu le nombre de personnes dépourvues d’électricité - 1,6 milliard aujourd’hui, soit un quart de la population mondiale. D’ailleurs, le nombre d’utilisateurs de combustibles traditionnels, comme le bois ou d’autres formes de biomasse, va augmenter, entraînant l’extension de modes de cuisson et de chauffage peu efficaces et non durables. L’accès de ces personnes à des services énergétiques modernes serait bénéfique pour chacune des dimensions - économique, sociale et environnementale - du développement humain.
Heureusement, l’avenir n’est pas gravé dans le marbre. Une action plus vigoureuse des gouvernements pourrait orienter le monde sur une trajectoire énergétique plus durable. Le rôle des gouvernements est important : ils peuvent encourager le développement et l’utilisation des technologies non polluantes. Il n’existe pas de solution miracle conduisant à un avenir énergétique durable. Les pays et les régions n’ont pas tous accès aux mêmes ressources, et ils doivent tenir compte des préférences et des infrastructures qui leur sont propres. En conséquence, il convient de ne pas sacraliser une forme d’énergie ou une technologie particulière, ni de n’en stigmatiser aucune non plus.
Toutefois, il convient de garder à l’esprit quelques points fondamentaux. Le développement économique ne saurait se passer d’énergie et ne peut être durable en l’absence de sécurité des approvisionnements énergétiques. Mais il faut également que la production et la consommation d’énergie soient écologiquement viables. Etablir le juste équilibre entre ces impératifs est un défi qui nous concerne tous. »
Nous devons donc agir car, rester le bras croisés est la meilleure façon d’arriver au suicide collectif. Il nous faut croire que la transformation du pays est possible et, avec l’esprit de Manuel, des « Gouverneurs de la rosée », nous mettre au travail et obliger nos dirigeants à se mettre à notre service. Seul cet esprit peut nous faciliter la construction d’un nouveau modèle énergétique en Haïti, et l’adoption de nouvelles attitudes, d’une nouvelle mentalité, seul espoir face à la dégradation du Cadre de vie de l’Haïtien, de son environnement, de ses ressources environnementales, énergétiques. Je ne peux m’empêcher de croire que la solution ne peut être que locale, autochtone, collective, et, en définitive, notre ultime opportunité est la construction d’un système énergétique autochtone qui prenne en considération toutes les particularités, toutes les spécificités de notre pays : le territoire, les modes de vie, les modalités de relations à l’énergie, les besoins, les attentes et aussi la conjoncture mondiale.
Enfin,
Creusons, Fouillons, Bêchons, ne laissons nulle place
Où la main ne passe et repasse.
(Adaptation d’une fable de La Fontaine)
C’est peut-être le seul conseil salutaire, salvateur et patriotique que je puisse donner car, conscients que le G-8 ne va nullement penser aux problèmes des « plus démunis », il faut absolument que Haïti et nous, Haïtiens, arrivons à « nous forger notre chance ». Aidons-nous sans attendre que le ciel le fasse.
Contact : iphcaten@yahoo.es
(Article élaboré en Mars 2006 puis revu et modifié en Juin 2006)
[1] Physicien Industriel