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Haïti : Le nouveau gouvernement prône le dialogue et la réconciliation nationale

Seulement 2 femmes sur 18 ministres choisis

P-au-P, 6 juin 06 [AlterPresse] --- Le nouveau gouvernement haïtien, qualifié de « gouvernement d’ouverture » et dont la politique générale est soumise à la ratification des deux chambres du Corps Législatif, proclame sa foi dans la mise en œuvre du dialogue et de la réconciliation de tous les secteurs de la vie nationale, suivant l’énoncé de programme présenté ce 6 juin devant le Sénat de la République par le Premier Ministre ratifié Jacques Edouard Alexis.

Le dialogue et la réconciliation nationale s’avèrent nécessaires dans la mise en train de la politique de la nouvelle administration Préval/Alexis qui aura comme boussole l’intérêt de la nation haïtienne, promet le nouveau Chef de gouvernement.

Signe peut-être apparent de l’amorce de dialogue annoncé, c’est le reflet de la composition du cabinet ministériel qui comporte, en plus de membres de la plate-forme politique « Lespwa » (Espoir) [ayant remporté les présidentielles du 7 février 2006] des cadres et dirigeants des principales formations politiques représentées au Sénat et à la Chambre des Députés, version 2006, en Haïti, interprètent les observateurs dans la capitale.

Le cabinet a été constitué à la suite de longues tractations politiques ayant duré plusieurs jours, jusque dans la nuit du 5 au 6 juin 2006, à la veille de la présentation du programme de gouvernement.

Intervenant ce 6 juin devant les 26 sénateurs sur 27 [en attendant l’élection des 3 sénateurs pour le département géographique du Nord-Est], Alexis souligne avoir discuté avec le président René Garcia Préval des mécanismes définissant les relations entre le Chef de l’Etat et le Premier Ministre. Ce dernier définira l’orientation de la sécurité publique nationale, en tant que responsable du Conseil Supérieur de la Police nationale (CSPN).

Décentralisation des services publics, rôle des femmes et de la jeunesse dans l’avenir d’Haïti et de la modernisation de l’Etat haïtien, importance de la culture haïtienne, mobilisation d’un ensemble de capitaux « dormants », utilisation des technologies de l’information pour favoriser une accessibilité des services publics sur tout le territoire national, valorisation de l’apport du secteur considéré comme informel dans l’économie nationale, transformation de différents décrets en lois, concertation avec le Parlement : ce sont quelques grandes lignes de l’action envisagée par l’administration à venir.

« La force et la richesse d’Haïti reposent sur les jeunes, sur la solidarité qui existe entre tous les Haïtiens d’ici et de la diaspora, sur l’apport des femmes, sur sa culture diversifiée. C’est une culture à nulle autre pareille, nous devons la protéger », dit le nouveau chef du gouvernement.

Alexis estime que « la construction d’un pays moderne suppose la modernisation de l’Etat lui-même. » Voilà pourquoi, il préconise l’établissement d’un Etat décentralisé.

Seulement 2 femmes sur 18 postes ministériels [NDLR : il en avait 4, chiffre réduit à 3 sous le gouvernement intérimaire de Gérard Latortue] sont intégrées au nouveau cabinet : Marie Laurence Jocelyn Lassègue, qui succédera à Adeline Magloire Chancy à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF), et Magguy Durcé, qui occupera le poste de Ministre du Commerce et de l’Industrie.

Les seize autres portefeuilles ministériels sont respectivement occupés par Jean Raynald Clérismé (Affaires Etrangères et Cultes), Jean Généus (Haïtiens Vivants à l’Etranger), René Magloire (Justice et Sécurité Publique), Paul Antoine Bien-Aîmé (Intérieur et Collectivités Territoriales), Daniel Dorsainville (Economie et Finances), Jean Max Bellerives (Planification et Coopération Externe) François Séverin (Agriculture Ressources Naturelles et Développement Rural), Patrick Delatour (Tourisme), Frantz Verella (Travaux Publics, Transports), Jean-Marie Claude Germain (Environnement), Gabriel Bien-Aimé (Education Nationale et Formation professionnelle), Robert Auguste (Santé Publique et Population), Fritz Bélizaire (Sports et Service Civique), Gérald Germain (Affaires Sociales), Daniel Elie (Culture et Communications) et Joseph Jasmin (Ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des négociations avec le Parlement, en ce qui a trait à l’agenda législatif).

Dans la liste des membres du cabinet ministériel, présentés ce 6 juin devant le Sénat, Alexis n’a mentionné aucun poste de Secrétaire d’Etat.

Auparavant, des informations circulant dans la presse faisaient état de l’éventuelle nomination d’un ancien inspecteur général en chef de la Police Nationale d’Haïti (PNH) à la tête de la Sécurité Publique. [do rc apr 6/06/2006 13 :00]