P-au-P, 2 juin 06 [AlterPresse] --- Le dialogue et la confrontation d’idées seront priorisés par le diplomate Edmond Mulet, nouveau chef civil de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH), pour mener à bien la tâche qui lui est assignée, promet-il dans ses premières déclarations à son arrivée à Port-au-Prince ce 2 juin.
« Je suis ici pour aider Haïti, le dialogue et la discussion seront le fondement de mon travail avec les autorités haïtiennes pour déterminer la meilleure forme d’assistance que la MINUSTAH peut apporter à Haïti », déclare Edmond Mulet lors d’un point de presse à l’Aéroport international Toussaint Louverture.
Dès son arrivé à la capitale haitienne, le diplomate guatémaltèque se dit « surpris par l’ampleur » des réactions provoquées par sa récente déclaration concernant le soutien que devraient apporter des magistrats francophones dans la réforme de la justice haïtienne.
« Je suis informé de vives réactions qu’a provoquées l’interview que j’ai donnée récemment dans laquelle j’ai exprimé quelques idées quant à la possibilité d’apporter une assistance pour lutter contre le dysfonctionnement du système judiciaire haïtien », dit le nouveau patron de la MINUSTAH.
Mulet pense qu’il est important d’explorer avec le gouvernement toutes les voies d’aides possibles en Haïti. « Les idées doivent être discutées avant d’être acceptées ou non », estime le diplomate onusien.
Edmond Mulet succède au diplomate chilien Juan Gabriel Valdés qui a passé près de deux années en Haiti.
L’ambassadeur guatémaltèque estime que les secteurs réfractaires à l’assistance probable de juges francophones oublient si Haïti et les autres pays francophones ont le même système judiciaire.
« Le rejet immédiat empêche la discussion, cela est dommage. Seuls la discussion et le dialogue permettent de trouver des solutions qui mettent tout le monde d’accord », soutient-il.
Selon le chef civil de la MINUSTAH, la notion de mise sous tutelle utilisée par ces secteurs pour exprimer leur désaccord avec cette éventuelle mesure est « inappropriée ». Car, dit-il, l’assistance de la communauté internationale, l’aide de la communauté internationale n’est pas une tutelle.
« Soyons clair, les Nations Unies n’ont aucune intention, ni aucun projet qui conduirait à mettre Haïti sous tutelle », lâche-t-il.
Le 27 mai dernier, Edmond Mulet avait manifesté son intention de négocier avec les nouvelles autorités haïtiennes l’intégration de magistrats étrangers dans le système judiciaire haïtien.
« Nous devrons faire venir des juges de pays francophones, de France, du Québec et d’Afrique qui maîtrisent plus ou moins le système juridique français », avait déclaré le successeur de Juan Gabriel Valdés.
Avant sa nomination, Mulet occupait le poste d’ambassadeur du Guatemala auprès de l’Union européenne, de la Belgique et du Grand-duché de Luxembourg. [do gp apr 2/06/2006 14 :30]