P-au-P, 1er juin 06 [AlterPresse] --- Vingt cinq millions de gourdes ( US $ 1.00 = environ 40.00 gourdes) : c’est la somme envisagée cette année par la Direction de la protection civile (DPC) en Haïti pour intervenir en cas de désastres naturels durant la saison cyclonique 2006 qui débute ce 1er juin.
L’annonce a été faite, le 24 mai, à l’agence en ligne AlterPresse, par Marie-Alta Jean-Baptiste, principale responsable de la DPC, en marge d’un « exercice de simulation sur l’inondation ».
« Nous avons élaboré un budget de 25 millions de gourdes, déjà soumis à nos supérieurs hiérarchiques qui doivent faire le suivi auprès du Ministère des finances », déclare Marie-Alta Jean-Baptiste.
Selon elle, ce budget a été préparé en projection par rapport à l’année dernière où près de 20 millions de gourdes ont été dépensées pour une saison cyclonique moyenne.
« Mieux vaut prévenir que guérir », dit l’adage populaire.
Cette année, les institutions membres du Secrétariat permanent de gestion des risques et désastres (SPGRD) sont déjà mobilisées.
« Nous sommes réunis aujourd’hui pour faire un exercice de simulation, dans l’objectif de tester une série de procédures de fonctionnement du Centre d’opérations d’urgence (COU) national, supporté par le Southcom », affirme Marie-Alta Jean-Baptiste.
Le Southcom est le Commandement sud de l’Armée américaine, impliqué dans un Programme d’assistance humanitaire à Haïti.
« Il s’agit également d’évaluer la capacité de coordination des institutions de gestion des risques et des désastres, principalement les institutions du COU central et du département du Nord », ajoute Dieufort Deslorges, Chargé de l’information à la DPC.
Jean-Baptiste et Deslorges estiment que la gestion des risques et des désastres ne doit pas rester seulement au niveau central. C’est pour cela, disent-ils, que la DPC a décidé de mobiliser toutes ses ramifications.
Pour la saison cyclonique en cours [NDLR : elle s’étend du 1er juin au 30 novembre de chaque année], Marie-Alta Jean-Baptiste estime que les autorités concernées doivent être en mesure d’intervenir en cas de catastrophes naturelles.
« Nous devons d’abord identifier nos faiblesses pour pouvoir apporter les corrections nécessaires », indique la directrice de la Protection civile.
Le Centre national de météorologie (CNM), lui aussi, était représenté à cet exercice de simulation de deux jours. Ronald Sémelfort, directeur de cette institution, invite la population haïtienne à être vigilante en vue de mieux affronter la période cyclonique.
« Nous demandons à tous de faire preuve de vigilance, surtout celles et ceux qui habitent dans les ravins, en attendant qu’ils aient la possibilité d’évacuer les zones dangereuses », lance Ronald Sémelfort.
Le météorologue soutient que la population nationale est déjà bien imbue de toutes les précautions à prendre pour ne pas être victimes des cyclones qui menacent Haïti chaque année.
« Ils ont à leur portée les autorités municipales et les membres des filiales du Centre d’opérations d’urgences ».
Selon Ronald Sémelfort, cette année, des cyclones, du type de Gordon [NDLR : 1994] risqueraient à nouveau de frapper le pays « parce que son œil n’avait pas traversé Haïti, en dépit du fait qu’il y avait causé des dégâts énormes ».
En ce sens, le principal responsable du CNM conseille à la population de « prendre des précautions, surtout par rapport aux pluies diluviennes » tout en signalant que « ces informations ne sont pas précises pour le moment ».
Haïti, l’un des Etats tropicaux des Amériques se trouvent chaque année dans l’œil des cyclones, a connu ces dernières semaines une vague de chaleur qui a annoncé l’arrivée imminente d’éventuels ouragans, s’alarmaient des habitants. Les pluies, qui se sont abattues récemment à la capitale et dans quelques villes de province, ont très peu diminué le caractère torride de l’air ambiant.
Les inquiétudes, autour du réchauffement de la terre sur l’île, ont continué de grandir à l’annonce de secousses telluriques ressenties au nord de la République Dominicaine le 30 mai 2006, d’autant que l’existence de failles, du Sud à l’Ouest de la République d’Haïti, est régulièrement signalée par des spécialistes du Bureau haïtien des Mines et de l’Energie.
L’un des plus grands désastres, enregistrés dans ce pays des Caraïbes, était les inondations dévastatrices provoquées par la tempête tropicale Jeanne en septembre 2004 dans la ville des Gonaïves, à 171 kilomètres au nord de Port-au-Prince. Les pertes en vies humaines étaient estimées à des milliers de morts, en plus de dégâts matériels considérbles. [do rc apr 1er/06/2006 0:00]