P-au-P, 30 mai 06 [AlterPresse] --- Le Directeur général de l’Unité Centrale de Renseignements Financiers (UCREF), Jean-Yves Noel, est provisoirement remis en liberté lundi soir (29 mai 2006), après 7 jours d’incarcération, suite à une demande de main levée d’écrou formulée par ses avocats, annoncent les médias.
Le principal responsable de l’UCREF a été arrêté le 22 mai dernier, apparemment dans le cadre d’un conflit qui l’oppose à un huissier, Réginald Saint-Jean. Ce dernier avait accusé Noel d’ « arrestation illégale, enlèvement et séquestration » sur sa personne en novembre 2005.
Le huissier en question a été dénoncé par Me. Harycidas Auguste, substitut du commissaire du gouvernement près le Tribunal de première instance de Port-au-Prince, pour avoir tenté de libérer des fonds gelés sur décision de l’UCREF.
Les motifs de l’incarcération de Jean Noà« l, qui faisait l’objet d’un mandat d’amener décerné par le juge d’instruction Jean Pérez Paul, n’ont pas été rendus publics.
Noel s’est déclaré « très fatigué » par les conditions de détention et a annoncé pour bientôt une rencontre avec la presse afin de faire la lumière sur le dossier.
L’UCREF est une institution étatique qui a été constituée en vue d’enquêter sur la corruption durant le régime lavalas (2001-2004).
Cette structure de l’Etat a déjà produit plusieurs rapports sur une série de transactions financières douteuses réalisées durant cette période. Ces opérations effectuées à travers des entreprises fictives auraient favorisé le détournement d’importantes sommes du Trésor public.
Des comptes bancaires, dans un premier temps gelés sur la base des demandes de l’UCREF, ont par la suite été débloqués par le cabinet d’instruction.
L’arrestation suivie de détention du directeur de l’UCREF a suscité des remous persistants au sein de la société haitienne.
Dans une note transmise à AlterPresse, La Coordination Nationale de Plaidoyer pour les Droits des femmes (CONAP) souhaite non seulement la poursuite des investigations de l’UCREF sur la période 2001-2004, mais aussi l’extension de son mandat à des enquêtes sur la la gestion de l’executif intérimaire (2004-2006).
La CONAP préconise « un bon procès » pour « permettre à la société haïtienne d’envisager un futur où la corruption, l’injustice, la violence et les abus seront bannis ». [do rc gp apr 30/05/2006 09:00]