P-au-P, 29 mai 06 [AlterPresse] --- Le Mouvement Mondial en faveur des Enfants (MME) lance un appel urgent à la communauté internationale, en faveur de traitement pour les enfants qui vivent avec le VIH-SIDA en vue de sauver leurs vies et enrayer l’épidémie, souligne un rapport d’un ensemble d’organisations internationales soumis à l’agence en ligne AlterPresse.
« Sauver des vies : le droit des enfants aux traitements contre le VIH et le SIDA », est le thème de ce rapport produit par UNICEF, Oxfam, Plan International, Save The Children, World Vision ainsi que d’autres organismes.
Le Mouvement mondial exige l’élaboration des tests de diagnostic simples et d’un prix abordable, l’accroissement de la recherche-développement correspondant aux besoins particuliers des enfants en matière de traitement, l’amélioration des systèmes de santé des pays en développement pour faciliter la distribution des médicaments ainsi que la fixation des objectifs en matière de traitement relatif aux besoins particuliers des enfants.
« En offrant à une mère la gamme complète des services de prévention du virus [NDLR : par la transmission verticale], on peut ramener le risque de transmission à moins de 2 pour cent », estime le MME dans ce rapport.
Selon Ann Veneman, Directrice générale de l’UNICEF, les enfants sont la face cachée du VIH et du SIDA.
« Des millions d’entre eux ont vu leur monde s’effondrer à cause de cette maladie, ils ont perdu leurs parents, leurs enseignants, leur sentiment de sécurité et leur espoir en l’avenir. Les enfants affectés par le VIH/SIDA sont souvent victimes de discrimination et se heurtent à des obstacles considérables », a déclaré Ann Veneman.
La Directrice générale de l’UNICEF estime qu’il est urgent de « renforcer les partenariats entre gouvernements, donateurs, organismes internationaux et le secteur privé, et n’épargner aucun effort pour être sûrs que nous disposerons des médicaments, du matériel de diagnostic et des ressources nécessaires pour traiter les enfants ».
« L’absence de traitement équivaut à une condamnation à mort pour des millions d’enfants », a, pour sa part, indiqué Dean Hirsch, président du Mouvement mondial en faveur des enfants et de World Vision International.
Sans traitement, poursuit Hirsch, la plupart des enfants séropositifs (au VIH) mourront avant leur cinquième anniversaire. Ces enfants ne bénéficient pas de traitement, parce qu’ils sont absents de l’ordre du jour sur le SIDA de la communauté internationale.
En Haïti, sur les 19 mille enfants atteints du virus du Sida, seulement 300 ont accès aux médicaments antirétroviraux, tandis que 4 mille au moins ont besoin de traitement, déplore Adriano Gonzalez-Regueral, Représentant de la branche nationale de l’Unicef.
Au moment où prime la recherche du profit, les enfants ne représentent pas une très grande incitation financière. Résultat : malgré le besoin pressant de formulation pédiatrique, les traitements adaptés aux enfants font cruellement défaut.
Le cotrimoxazole prévient des infections potentiellement mortelles chez les enfants infectés par le VIH et les nourrissons nés de mères séropositives. Il peut également retarder l’apparition du SIDA et la nécessité d’avoir recours à une thérapie antirétrovirale.
« Cet antibiotique courant qui ne coûte que 0.3 dollar américain, par enfant et par jour, devrait être accessible à chaque enfant qui en a besoin en Haïti. Cela relève de son droit le plus absolu », pense Adriano Gonzalez Regueral.
Moins de 10 pour cent des femmes enceintes séropositives (au VIH) reçoivent les thérapies médicamenteuses qui empêchent la transmission du virus à leurs bébés, informent ces organisations membres du Mouvement Mondial en faveur des Enfants.
Pour ces organisations, les traitements pédiatriques contre le SIDA sont une des composantes essentielles de la campagne « Unissons-nous pour les enfants, contre le SIDA », un partenariat mondial qui vise à atténuer l’impact du VIH sur les enfants et enrayer la propagation de la maladie.
La campagne menée par le Mouvement Mondial en faveur des Enfants vise également à prévenir la transmission verticale du VIH (de la mère à l’enfant), à aller au-devant de l’infection du VIH chez les jeunes, à protéger et soutenir les enfants affectés par le VIH et le SIDA. [do rc apr 29/05/2006 13:00]